Le placard
Le 19 juin 2018
Un film qui fait sursauter n’est pas un film qui fait peur. Un acteur qui prend l’air effrayé n’est pas un personnage qui amène la peur. Ce n’est pas en tirant sur de grosses ficelles qu’on réussit un film, etc.


- Réalisateur : Stephen Kay
- Acteurs : Barry Watson, Emily Deschanel, Lucy Lawless
- Genre : Épouvante-horreur, Nanar
- Nationalité : Américain
- Distributeur : TFM Distribution
- Durée : 1h26mn
- Box-office : 14.248 entrées France / 5.784 entrées Paris Périphérie
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 28 juin 2006

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L’argument : Un jeune homme traumatisé par l’étrange disparition de son père dans son enfance (aspiré dans le placard ou parti tout court, selon...) fait face à ses démons, en l’occurrence le Croquemitaine en personne...
Notre avis : Benoît Poelvoorde n’a qu’à bien se tenir ! Barry Watson, héros post-ado de Boogeyman, est un sérieux concurrent à son championnat d’ouverture de portes des Convoyeurs attendent... Car disons-le tout court, Boogeyman ne contient qu’un seul élément horrifique : l’ouverture de placards. Portes qui grincent, portes qui s’ouvrent seules, portes qui claquent, elles y sont toutes, grises, blanches, noires, avec ou sans poignées dorées, vitrées ou opaques, coulissantes. Au départ, ça marche (vous n’aviez pas peur de votre placard et du dessous de votre lit, vous ?), et vite, ça saoule. En gros, la première scène fait son effet.
Et après ? Après, Boogeyman traîne en long, en large, pour ne pas dire grand-chose. Lent, axé autour de personnages creux et pas franchement touchants, il ne parvient à faire sursauter qu’en balançant de violents coups de crécelles à chaque ouverture de placard. De peur il n’est en revanche jamais question. Reste un sentiment désagréable qu’à tout instant nos oreilles pourraient subir une autre attaque sonore.
Dommage, car, à l’image du très bon Jeepers creepers, Boogeyman cache longtemps son monstre, et joue avec les caractéristiques de la série B d’horreur. Mais c’est un film superficiel, vide, pas franchement effrayant qui en découle, dont l’idée de base (le Croquemitaine existe vraiment) casse, bien au contraire, tout sentiment de peur (c’est le doute sur son existence qui crée la peur infantile). Sur le même sujet, voir Monstres & Cie, autrement plus réussi.