Le 2 avril 2017
Une comédie efficace et plaisante, à défaut d’être très fine.


- Réalisateur : Sergio Corbucci
- Acteurs : Anthony Quinn, Capucine, Corinne Cléry
- Genre : Comédie, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h50mn
- Titre original : Bluff storia di truffe e di imbroglioni
- Date de sortie : 27 octobre 1976

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– Année de production : 1975
– Sortie DVD : le 28 mars 2017
Résumé : Dans la France des années Trente une habile arnaqueuse, Belle, veut faire évader de prison son ancien amant Philip Bang. Par erreur, c’est l’italien Felice Brianza qui s’évade. La femme oblige alors Felice à retourner en prison déguisé en aumônier pour faire évader Bang. Les deux hommes s’associent pour faire leur plus gros coup à la femme. En réalité, Bang veut escroquer son compère italien qui cependant s’avèrera plus rusé que son collègue.
Notre avis : Homme à tout faire du cinéma italien, Sergio Corbucci est davantage connu en France pour ses westerns (Django ou Le grand silence, par exemple) que pour ses comédies. Celle-ci a le mérite, à la suite de L’arnaque, de proposer un cadre ancien, au sein duquel les personnages multiplient les tromperies en tout genre. Pas toujours originales (l’arnaque au bijou vient directement de Sacha Guitry), elles s’enchaînent avec un rythme et une faconde qui permettent d’oublier quelques facilités et maladresses.
L’un des ressorts du film, classique et toujours efficace, est l’opposition entre deux contraires : Celentano, nerveux et bavard, et Quinn, calme et taiseux, forment un duo à la fois improbable et réjouissant. S’ils ne font pas dans la dentelle, et c’est parfois un euphémisme, au moins sont-ils constamment drôles et l’on suit sans ennui les multiples retournements de cette comédie qui ne recule pas devant le mélange des genres : ainsi des oiseaux gazouillent-ils quand Felice se fait assommer ; de même l’aumônier ne se rend-il pas compte qu’il lui vole sa soutane. Ailleurs c’est une réplique – et plusieurs sont très drôles- qui entraîne le film vers un burlesque nonsensique : « Si vous aviez une montre, vous auriez quelle heure ? »
Tout n’est néanmoins pas de la meilleure eau : certains gags tombent à plat, et Bluff souffre d’une longueur excessive ; il permet tout de même à Corbucci de soigner quelques séquences (les apparitions de Corinne Cléry, en particulier), même si la routine de la mise en scène, l’abus de gros plans et de travellings révélateurs gâchent un peu la fête. Il sait utiliser ses atouts, et notamment la royale Capucine et, au total, livre un produit mineur mais constamment plaisant.
Les suppléments :
Les bonus, comme ceux des autres galettes de la collection, comportent un lot de bandes-annonces (15mn) et un entretien avec Stéphane Roux, qui axe son intevention sur les acteurs principaux avec une belle érudition.
L’image :
Pas fameuse : manque de netteté, de stabilité, de rares parasites et une colorimétrie inégale.
Le son :
Il s’en tire mieux et la seule piste Stéréo 2.0 retranscrit sans faille une musique omniprésente et des dialogues à l’habitude constamment doublés.