Bleu d’enfer - la critique

Venu du fond de la mer, un film qui fera le bonheur de tous vos vidéoclubs. En exclusivité pour les porteurs de cartes illimitées, les joyeux animateurs et les tarés de la salle de sport.

L’argument : Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont pauvres, mais ils s’aiment. Comme ils vivent sur une plage paradisiaque aux Bahamas, on les envierait presque. Malheureusement, ils ont des amis, eux aussi jeunes, qui sont beaux, qui s’aiment, mais qui sont riches, et en veulent plus. Alors quand, tous ensemble (à quatre, donc), ils trouvent non pas une, mais deux carcasses - un avion et un bateau - au fond de la mer, c’est que du bonheur. Pas de pot, dans l’avion, c’est plein de cocaïne, et dans la mer autour, plein de salauds qui la cherchent justement, la cocaïne. Moche.

Notre avis : Avril, ne te découvre pas d’un fil, on connaît. En mai, fait ce qu’il te plaît, ça aussi. aVoir-aLire lance un nouveau dicton : "Aux mois de cagnard, mets donc un œil aux nanars". Un œil parce qu’il faut bien niveler par le bas, parce que les agendas ciné du mois d’août ressemblent bien souvent aux Champs-Elysée des lendemains de Coupe du Monde. Vides. Alors quand se présente un film offrant la garantie de tant de qualités purement aoûtiennes - scénario insipide, acteurs transparents, soleil, bikinis et belle morale - on ne peut qu’applaudir.

Bleu d’enfer (qui a dit fixette sur la Coupe du Monde ?) méritait sans doute la sortie directe en vidéo, ce qui lui a pendu au nez plus d’un an durant (aux Etats-Unis, il est déjà passé deux fois à la télé...). Un été chaud lui a sauvé la mise. Ceux qui voudront se rafraîchir les neurones pourront donc aller admirer Paul Walker et Jessica Alba dans leurs exploits marins. Le film entier est basé sur ce couple-là, Monsieur (inclinons-nous), est admirable en short de bain. Mademoiselle, à se damner, porte le bikini juste comme il faut. Déjà dure à avaler cinématographiquement parlant, la pilule est catégoriquement contre indiquée pour ceux qui devrait partir au bord de la mer après le visionnage du film. Après ça, se regarder en face dans son maillot de bain devient un bel exercice d’humilité.
Sinon, rien de bien nouveau, les mecs sont des vrais mecs, yeeeeeaaaahhhh, les filles des vraies... euh, seconds rôles, yeeeeeaaaahhh, et on s’ennuie ferme lors du clip pour le Club Med qui occupe la première heure de bobine. Ensuite, quand ces messieurs (et mademoiselle Alba, assez violente, c’est sexy à souhait) commencent à se mettre dessus, on s’amuse un peu plus. Seul bon point à mettre au crédit du réalisateur, le final, étonnement violent, une bonne demi-douzaine de personnages (allez, je vous évite le spoiler) disparaissant dans les souffrances les plus atroces que la mer puisse offrir. Pas Massacre à la tronçonneuse, mais assez pour changer la Pina Colada en Bloody Mary. Avec un petit parasol dedans. Un rafraîchissement qu’aVoir-aLire vous conseille de consommer avec modération, et que vous trouverez dans tous les bons bars, au prix de la place de cinéma de Bleu d’enfer.