Le 20 janvier 2019
Le pamphlet enragé de Spike Lee revient dans une édition Blu Ray resplendissante.
- Réalisateur : Spike Lee
- Acteurs : Adam Driver, John David Washington, Laura Harrier
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Comédie noire
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 2h15mn
- Box-office : 1 302 019 entrées France / 48 271 960 $ de recettes (USA)
- Titre original : BlacKkKlansman
- Date de sortie : 10 août 2018
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Sortie Blu Ray, DVD et 4K Ultra HD : 9 janvier 2019.
Résumé : Au début des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, plusieurs émeutes raciales éclatent dans les grandes villes des États-Unis. Ron Stallworth devient le premier officier Noir américain du Colorado Springs Police Department, mais son arrivée est accueillie avec scepticisme, voire avec une franche hostilité, par les agents les moins gradés du commissariat. Prenant son courage à deux mains, Stallworth va tenter de faire bouger les lignes et, peut-être, de laisser une trace dans l’histoire. Il se fixe alors une mission des plus périlleuses : infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.
- (c) 2018 Universal studios
Le film : Spike Lee avait, de toute évidence, perdu de sa verve. Passé de génie précoce et engagé dans les années 90 à réalisateur lambda dans la décennie suivante, le cinéaste ne passionnait plus les foules. Mais lorsqu’il se voit confier par Jordan Peele (réalisateur de Get Out) le soin d’adapter sur grand écran l’histoire de Ron Stallworth, premier officier de police noir-américain de Colorado Springs, la colère peut renaître.
- (c) 2018 Universal studios
Spike Lee met donc en images l’improbable tranche de vie de son personnage principal, engagé dans son nouveau job de policier au point d’infiltrer le chapitre local du Ku Klux Klan avec l’aide de son coéquipier blanc (et juif, pour ne rien arranger aux affaires des suprématistes) le doublant lors des indispensables rencontres physiques.
Dans le contexte de l’Amérique de Donald Trump et des émeutes de Charlottesville, BlacKkKlansman semblait donc être une occasion en or pour le cinéaste de renouer avec l’essence même de son cinéma (à savoir, son engagement viscéral) afin de tutoyer de nouveau les sommets.
Le bilan sera malgré tout mitigé : En choisissant délibérément d’employer un ton caricatural (qui aura le mérite de parvenir à faire rire le spectateur de toutes les situations sans aucune gène), Lee range également toute forme de subtilité au placard, nourrissant son métrage de clichés parfois indigestes et sans doutes trop évidents, le risque étant d’entamer la puissance d’un message délivré somme toute maladroitement. La faute également à un casting pas toujours irréprochable : Si Adam Driver, comme à son habitude, est d’une justesse à toute épreuve, ce n’est malheureusement pas le cas de John David Washington. L’interprète de Stallworth singe le jeu de son paternel (Denzel Washington donc) à l’excès, de la démarche aux mimiques, se rapprochant plus du Denzel en roue libre que l’on connaît aujourd’hui que de celui des grandes années.
- (c) 2018 Universal studios
Reste alors le film policier, ou la comédie noire de bonne facture à laquelle nous assistons. En tant que film de genre, BlacKkKlansman se montre satisfaisant, et Spike Lee sait toujours utiliser une caméra, même loin de New York, son terrain de jeu et d’inspiration favori (le film regorge de plans magnifique et de belles propositions de mises en scène). Pas vraiment la claque attendue, mais pas inintéressant.
Le test Blu Ray :
- (c) 2019 Universal Studios
Les suppléments :
Rien à se mettre sous la dent, ou presque. Un concert de louanges à destination de Spike Lee fait par le casting, et une bande annonce en version longue. Extrêmement décevant.
- (c) 2018 Universal studios
L’image :
Le film, visuellement splendide, bénéficie d’un master à sa mesure. La colorimétrie, délicieusement rétro kitsch, est parfaitement restituée, et le piqué général est impossible à prendre en défaut. Les plans d’ensemble de l’introduction sont un régal pour les yeux. Sans fautes.
Le son :
La preuve que le Dolby Atmos peut être employé dans tous les registres et ne se limite pas aux blockbusters tonitruants. De la bande-son enveloppante aux coups de feu qui détonnent au dessus de nos tètes, tout contribue à créer une bulle sonore parfaitement immersive, sans jamais avoir besoin d’être dans l’exagération. A prendre en exemple. Fait assez rare pour être signalé, le mixage de l’ensemble est tout simplement parfait, même le caisson ne ronronnera jamais plus que de raison.
- (c) 2018 Universal studios
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