Birds of America - Jacques Lœuille - critique

Critique : Le cinéaste Jacques Lœuille, après avoir fait découvrir l’œuvre de l’artiste, et retracé son parcours, va nous montrer l’Amérique d’aujourd’hui....sans oiseau ou presque.

La volonté de ce documentaire coup de poing est de lancer un cri d’alerte sur la disparition presque totale des oiseaux dans un pays qui moins de deux siècles plus tôt, en était l’un des lieux les plus peuplés.
La progression du récit fait alterner de nombreuses réalisations du peintre avec des images souvent désolées, principalement autour du Mississipi d’aujourd’hui et des interviews de témoins, professionnels ou non, constatant cette inexorable disparition.
Une voix off (le cinéaste lui-même) fait le lien entre passé et présent.
Délibérément, pour renforcer ce cri d’alerte, on ne verra, ni n’entendra d’oiseau dans la partie contemporaine.
Un passage par New York nous fera découvrir beaucoup d’oiseaux... virtuels : ces derniers sont le thème de nombreuses œuvres de street art, parfois inspirées du peintre français qu’un spécialiste avisé nous fait admirer.

Si le film est un beau et respectueux hommage à Jean-Jacques Aubudon, il est aussi un message d’un pessimisme assumé sur l’avenir de notre planète.
Un beau et terrible exemple du devoir du devoir de mémoire.