Lady, Lady Day
Le 3 mai 2021
La vie tragique et la carrière brillante de Billie Holiday sont retracées dans un film musical touchant, qui met en valeur mieux qu’aucun autre biopic la souffrance cachée de célébrités décidément bien mal entourées.
- Réalisateur : James Erskine
- Genre : Musical
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : L’Atelier Distribution
- Durée : 1h32mn
- Reprise: 19 mai 2021
- Date de sortie : 30 septembre 2020
- Festival : Festival de Deauville 2020
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Résumé : Billie Holiday est l’une des plus grandes voix de tous les temps. Elle fut la première icône de la protestation contre le racisme ce qui lui a valu de puissants ennemis. A la fin des années 1960, la journaliste Linda Lipnack Kuehl commence une biographie officielle de l’artiste. Elle recueille 200 heures de témoignages incroyables : Charles Mingus Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, ses amants, ses avocats, ses proxénètes et même les agents du FBI qui l’ont arrêtée....Mais le livre de Linda n’a jamais été terminé et les bandes sont restés inédites… jusqu’à présent. {Billie} est l’histoire de la chanteuse qui a changé le visage de la musique américaine et de la journaliste qui est morte en essayant de raconter l’histoire de Lady, telle qu’elle était.
Critique : Depuis quelques années, les documents sur les personnalités qui ont marqué le monde de la musique fleurissent sur le grand écran. Ces films musicaux, pour la plupart de très bonne facture, sont produits par des fans de la première heure, dont le projet n’a d’autre but que de rendre hommage, tout en révélant les anecdotes, les mystères et les souffrances qui se cachent derrière les plus grands succès. Et alors qu’Amy Winehouse, Pavarotti ou encore Aretha Franklin ont eu les honneurs d’un documentaire, tandis que James Brown, Judy Garland mais aussi Johnny Cash font partie des personnalités dont la vie a inspiré des biopics, c’est avec une chronique, qui rappelle les plus belles heures du jazz, que le producteur Barry Clark-Ewers et le réalisateur James Erskine se sont attardés sur l’existence mouvementée de Billie Holiday ; toute la difficulté étant de retrouver des images d’archives exploitables, pour évoquer une chanteuse née en 1915.
C’est en multipliant les recherches que les deux complices exhument des documents récoltés par la journaliste américaine Linda Lipnack Kuehl qui, à la fin des années 1960, s’est lancée dans un projet de biographie sur Lady Day. Son manuscrit jamais édité, ainsi que les cent vingt-cinq bandes sonores restaurées, sur lesquelles elle a enregistré les quelques deux cents heures de témoignages audio inédits qu’elle a récoltés, constituent la matière première du film sobrement baptisé Billie.
- Copyright Don Peterson
Membres de la famille, agents du FBI, compagnons de cellule, musiciens… D’aucuns racontent sur ces bandes, retransmises à l’écran, toute l’émotion, l’amour et parfois la colère que leur inspire encore le souvenir de Billie Holiday. Charles Mingus, Sarah Vaughan, Tony Bennett ou encore Count Basie livrent ainsi un récit précieux des coulisses, racontent les concerts, évoquent le racisme subi par une artiste fabuleuse, icône de la lutte anti-ségrégation raciale aux États-Unis qui l’obligeait, en pleine tournée, à dormir dans les bus et à passer par derrière, quand ses musiciens blancs pouvaient rentrer par la grande porte.
Le génie de Billie Holiday était sa voix et le film, dont l’atout est de permettre de la voir et de l’entendre, emmène le public dans les cabarets et les clubs de jazz des années 1940. Des images saisissantes, de Lady Day en concert avec Louis Armstrong notamment, évoquent des moments incontournables de l’histoire de la musique et l’avènement des plus belles heures du jazz. Des tirages 16 et 35mm, des centaines de photographies de Billie Holiday et de son entourage, ainsi que des images inédites de ses derniers concerts, alimentent une narration chronologique qui ne cache rien des addictions, des coups durs et des mariages ratés d’une chanteuse dont les combats et la musique résonnent douloureusement dans l’actualité.
- Copyright Don Peterson
Le documentaire s’attarde notamment sur l’interprétation de Strange Fruit au Café Society, club de jazz new-yorkais où des artistes tels que Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Miles Davis ou Charlie Parker se produisaient. C’est au sein de ce temple du jazz, qui accueillait un public sans ségrégation, que la chanteuse a interprété pour la première fois un hymne qui rappelle encore aujourd’hui le lynchage des Noirs américains dans les États du Sud. Dérangeant les clients blancs, revendiquant sa rage face à la ségrégation qui sévissait alors aux États-Unis, Billie Holiday n’a jamais autant ému, ébranlé, dérangé.
Au point que le film, au-delà du portrait, montre aussi que la chanteuse, en tant que personnalité publique, a subi menaces et coups bas tout au long de sa carrière. Loin du simple documentaire, la mise en scène rappelle au contraire la reconstitution d’enquêtes policières et entremêle musique, politique et justice. Là où Billie Holiday, chanteuse à la personnalité libre et aux opinions qui l’étaient tout autant, ne vivait que pour le jazz.
- Copyright Getty
Menacée pendant ses recherches, la journaliste Linda Lipnack Kuehl n’a par ailleurs jamais fini ses investigations. En 1978, son corps inerte est retrouvé dans une rue de Washington. La rapide enquête sur son supposé suicide fut classée sans suite...
Sans chercher à édulcorer le destin de celle dont le travail passionné a permis au film d’être le plus précis possible, le réalisateur James Erskine semble au contraire présenter l’ébauche du portrait d’une personnalité qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. Le remarquable travail de colorisation des archives fait le reste, permettant à Billie Holiday, le temps d’un film, de revenir sur le devant de la scène, là où elle était une star.
A tout jamais.
LE TEST DVD
Le son
Un film musical tel que Billie méritait forcément un travail très approfondi sur le son. Pari tenu, puisque le son, parfait, témoigne des recherches poussées du réalisateur et des équipes techniques pour rendre compte de la qualité des interprétations de la chanteuse. Aussi, malgré la multitude de supports sur lesquels le réalisateur s’est appuyé (enregistrements audios, vidéos, vinyls, cassettes audio...) le son, à la fois vintage et moderne, rend bien compte de la voix stupéfiante de Billie Holiday.
L’image
Tout comme le son, l’image a forcément vieilli, et pour cause : n’oublions pas que la chanteuse est née dans les années 1910. Pour autant, l’image est nettoyée, d’une grande clarté, tout en rendant compte d’une époque et des évènements qui ont marqué la vie de l’artiste.
Les suppléments sont multiples et permettent de retracer le travail de l’équipe sur laquelle James Erskine s’est appuyé.
Présents sur le DVD & le BRD :
_Le jazz selon Billie, par David Koperhant, programmateur musical radio TSF JAZZ ;
_Interview du réalisateur James Erskine ;
_Interview des productrices Michèle Smith et Sophia Dilley ;
_Interview de Tom Wollaert sur la restauration de la bande-son ;
_Interview de Marina Amaral sur la colorisation.
Contenu de l’édition prestige :
_L’édition DVD ;
_L’édition BRD ;
_CD audio de la bande originale du film ;
_Livret de 44 pages.
Prix de vente :
_Prix de vente conseillé DVD : 14.99€ TTC
_Prix de vente conseillé BLU-RAY : 19.99€ TTC
_Prix de vente conseillé EDITION PRESTIGE : 29.99€ TTC
Spécificités techniques :
_DVD : version originale sous-titrée français en Dolby Digital 5.1 et 2.0
Format 1.78 - 1h33 environ
_BLU-RAY : version originale sous-titrée français en DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Format 1.78 - 1h37 environ
Galerie Photos
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