Louder than life
Le 23 août 2011
Nominé aux Césars 2011, ce documentaire musical retrace le parcours d’un orchestre de rue de Kinshasa, à travers le quotidien de ses membres. Le résultat ? Festif et plein d’espoir.
- Réalisateurs : Renaud Barret - Florent de la Tullaye
- Acteurs : Roger Landu, Leon Likabu
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Congolais
- Editeur vidéo : Studio 37
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 8 septembre 2010
- Plus d'informations : Le site officiel du film
- Festival : Festival de Cannes 2010
L'a vu
Veut le voir
– Date de sortie vidéo : le 1er mars 2011
Nominé aux Césars 2011, ce documentaire musical retrace le parcours d’un orchestre de rue de Kinshasa, à travers le quotidien de ses membres. Le résultat ? Festif et plein d’espoir.
L’argument : Ricky avait un rêve : faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo.
Roger, enfant des rues, désirait plus que tout rejoindre ces stars du ghetto kinois qui écument la ville sur des fauteuils roulants customisés façon Mad Max. Mais avant tout il faut survivre, déjouer les pièges de la rue de Kinshasa, chanter et danser pour s’évader. Pendant cinq ans, des premières chansons à leur triomphe dans les festivals du monde entier, Benda Bilili ! nous raconte ce rêve devenu réalité.
Notre avis : La musique adoucit les mœurs, paraît-il. Et si elle améliorait aussi la vie ? C’est le pari qu’ont fait une poignée de musiciens des rues de Kinshasa ; handicapés par la polio, sans le sou et dormant sur des cartons, ils se retrouvent avec la régularité d’un métronome à la répétition du Staff Benda Bilili - presque un nom d’unité de combat ! - pour chanter le ras-le-bol quotidien et le creux des estomacs. Sur une musique fortement rythmée, laissant une place importante à l’impro, les paroles se révèlent souvent surprenantes, variant de la lamentation amoureuse au conseil de prophylaxie (les mamans responsables sont celles qui vont vacciner leurs enfants, nous prévient le chanteur...). Une proximité logique avec la vie quotidienne, puisque cette musique est censée venir au contact direct de ses auditeurs : la famille au sens propre - les femmes et les enfants des membres du Staff - et la famille élargie - tous ceux qui, au Congo, se retrouvent le soir sur leurs cartons, faute de toit, à la belle étoile. Les voix de Papa Ricky et de ses acolytes, au timbre à la fois sublime et brut, rencontrent les solos de guitare, de percussions ou d’instruments plus incongrus, comme l’étrange « monocorde » de Roger, un gamin des rues que le documentaire suit dans son intégration au Staff, et par là même dans son passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Difficile, de la part des deux documentaristes, de soupçonner un autre sentiment que la bienveillance, tant transparaît dans Benda Bilili ! la jubilation que le Staff (et l’équipe du film !) éprouve par le biais de la musique, jusqu’à l’apothéose finale consacrée par la tournée en Europe. A tel point qu’on peut parfois se demander si le film ne souffre pas d’un trop-plein d’optimisme, susceptible de servir de cache-misère devant une certaine réalité ; et pourtant, c’est par des voies détournées - et plutôt subtiles - que l’enthousiasme global est tempéré. Dans une très belle scène, lors d’une répétition au jardin zoologique, la caméra suit de loin la conversation de deux gamins, dont l’un demande à l’autre : « J’aimerais bien savoir... Qu’est-ce qu’il y a de si bien en Europe ? ». Parmi les réponses, une hypothèse est posée : c’est pour qu’on puisse y comparer l’Afrique. Survivre ici, vivre là-bas : c’est l’espoir auquel se raccrochent les damnés de la terre africaine. Du même coup, si Benda Bilili ! reste discret sur cette croyance souvent désenchantée en un Eden européen, sa manière d’évoquer, en creux du film, la situation des Congolais et les enjeux sociaux du pays a au moins un mérite, celui de ne pas renvoyer chacun à son « sort ». Comme le Staff, les réalisateurs récusent tout appel à la fatalité. Et ça, ça vaut bien le coup d’être optimisme, non ?
La bande-annonce :
Le DVD
Une édition plutôt riche, qui remet bien les images du film en contexte. Vous voulez aller plus loin ? Il ne vous reste plus qu’à voir les Benda Bilili en concert...
Les suppléments
Les réalisateurs ayant choisi pour leur approche documentaire d’éliminer toute voix-off "explicative", le commentaire proposé dans les suppléments apporte un complément souvent enrichissant, notamment sur la fabrication du film. On appréciera aussi les scènes coupées (dont l’une fait intervenir, plus ou moins directement, Kate Moss...), et les deux titres musicaux inclus sur le DVD.
Image
Tourné dans un format vidéo léger, Benda Bilili ! porte la marque des documentaires un peu "rudes" où le filmage n’est pas réellement l’essentiel... L’image DVD est donc elle aussi granuleuse, voire sale par moments, mais demeure relativement bien étalonnée, notamment dans les scènes de nuit.
Son
Documentaire musical oblige, la bande-sonore a été soignée pour l’édition DVD : un 5.1 sur lequel on n’a rien à redire. Et si vous voulez écouter les Benda Bilili sans aucun parasite, direction les suppléments pour deux de leurs morceaux dans leur intégralité !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.