Le 22 février 2021
La vie d’Alice Guy-Blaché, première femme réalisatrice, qui revient à la postérité après un siècle d’oubli total.
- Réalisateur : Pamela B. Green
- Acteurs : Jodie Foster, Evan Rachel Wood, Geena Davis, Andy Samberg
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Splendor Films
- Durée : 1h42min
- Date télé : 9 mars 2024 20:50
- Chaîne : TCM Cinéma
- Reprise: 18 septembre 2024
- Titre original : Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché
- Date de sortie : 22 juin 2020
- Festival : Festival de Cannes 2018
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– Année de production : 2018
Résumé : Première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma, Alice Guy est le sujet d’un documentaire mené tambour battant telle une enquête visant à faire (re)connaître la cinéaste et son œuvre de par le monde.
Critique : Be Natural, l’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché retrace la vie - largement méconnue - de la première femme réalisatrice, une des pionnières (parmi les pionniers) du septième art. Très liée à l’histoire de Louis Gaumont, qu’elle accompagne comme secrétaire au moment où il se saisit de la découverte des frères Lumière (en 1895), elle est la première à créer des films de fiction (La fée aux choux dès 1896). Après quelques années à écrire, produire, réaliser, monter pour Gaumont, elle part aux États-Unis où elle met en scène plusieurs dizaines de films. Curieusement, son œuvre tombe dans un oubli total, bien avant sa mort à la fin des années 1960. Ce n’est que très tardivement que les historiens du cinéma réhabilitent (et essayent de reconstituer) sa production. La réalisatrice Pamela B. Green apporte sa pierre à l’édifice avec ce documentaire qui célèbre la réalisatrice, et enquête sur les éléments biographiques manquants.
- Copyright Splendor Films
Le sujet est passionnant et inattaquable : on devrait tous connaître Alice Guy-Blaché, ses films, sa biographie. Disons qu’à elle seule elle sauve le documentaire, dont la réalisation, malgré son sujet passionnant, laisse à désirer. Le thème était sans doute assez complexe, étant donné le défaut de matière sur le personnage : le contenu manque beaucoup d’images pour illustrer son propos. L’erreur de Pamela Green est de trop se concentrer sur la biographie de la réalisatrice et pas assez sur son œuvre. Ainsi, elle va chercher des descendants aux quatre coins du monde, introduits dans le film via des images Skype, alors que leur contribution est assez faible. Le format « enquête » du documentaire est assez décevant, d’autant que la réalisation n’hésite pas à privilégier un des pires procédés usé jusqu’à la corde : il consiste à évoquer tous les allers-retours en voiture, en avion, que l’équipe effectue pour rencontrer les différents interlocuteurs. Dès lors, impossible de comparer le résultat à Sugar Man, par exemple, un film qui avait une dimension poétique et artistique très ambitieuse.
En fait, la réalisatrice aurait dû mieux travailler les images existantes d’Alice Guy, soit ses films qu’on rêve de voir, sans exégèses ou presque. Ce sont les seules séquences qui sont vraiment captivantes dans le documentaire, à plus forte raison parce qu’elles sont percutantes. A de rares moments, des commentaires intéressants à ce sujet se font entendre. Le reste du temps, la voix off de Jodie Foster répète des propos assez prévisibles.
- Copyright Splendor Films
Cela dit, l’environnement du film n’est pas inintéressant, et on en apprend sur la naissance du cinéma, notamment à Fort Lee dans le New Jersey, avant que le trust d’Edison ne force les producteurs à s’expatrier sur la côte Ouest, à Hollywood.
A voir donc pour connaître Alice Guy-Blaché, mais on rêve d’un documentaire d’une autre dimension, à la hauteur de cette figure méconnue du cinéma.
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