Le 6 janvier 2023
Bavard et ennuyeux, Basse saison ressemble plus à un mauvais vaudeville qu’à une parodie de thriller.


- Réalisateur : Laurent Herbiet
- Acteurs : Emmanuelle Devos, Éric Caravaca, Simon Abkarian
- Genre : Comédie, Thriller
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h30min
- Date télé : 6 janvier 2023 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 26 novembre 2021

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Résumé : Un couple d’une cinquantaine d’années ruiné, au bout du rouleau se terre dans un appartement de la Grande Motte. Lorsqu’un vieil ami réapparait dans leurs vies et leur fait miroiter un magot caché à partager, leur existence va prendre une toute autre tournure…
Critique : On croirait une illustration de la chanson écrite par Cabrel, Hors saison. Dans le décor en béton de la Grande Motte, un vent tempétueux souffle et les objets semblent animés d’une vie autonome, comme ce fauteuil roulant qui suit son chemin vers nulle part. C’est au milieu de cet environnement sans âme, délaissé par les touristes, que vivotent Carole et Richard. Rapidement, les enjeux de l’histoire sont fixés par le dialogue initial entre les protagonistes, dans cet appartement de la Grande Pyramide où le duo s’interroge, Carole comptant sur ses talents de kleptomane pour amasser une quantité de papier toilette, dont l’achat même devient problématique. Les difficultés s’accumulent, les personnages aussi, engoncés dans leurs clichés, parfois grotesques, tel cet avocat cynique au verbe méprisant ou le chef d’une agence immobilière aux anglicismes managériaux.
Les dialogues tentent quelques traits d’esprit lourdingues, osent aussi des métaphores qui se veulent truculentes (« on est les deux moitiés de la même orange »), se vautrent parfois dans la grossièreté. En fait, rien ne fonctionne dans ce téléfilm trop mou du genou, où le couple de héros s’engueule avec des manières vaudevillesques, les comédiens surjouant le conflit, rivés à leur texte. Pendant ce temps, le vent mugit sa plainte.
Carole et Richard parviendront-ils à échapper au « rat », leur conseiller fiscal malhonnête et aux autres difficultés qui s’amoncellent ? Pour le souhaiter, il faudrait qu’on s’attache à leur existence. Or, on ne croit jamais à ces fantoches, pas plus qu’à l’ami d’enfance, faux adjuvant placé sur leur chemin par un scénario paresseux. Les ennuis que provoque son arrivée sont trop longtemps différés -la faute à des scènes bavardes- pour qu’on ait la patience d’en désirer la consistance fictionnelle. Basse saison a raison de notre intérêt, d’autant que le cambriolage façon pieds nickelés est filmé sans aucune originalité, tout comme l’affrontement final dans un appartement.