Le 9 janvier 2019
- Scénariste : JUNG>
- Dessinateur : JUNG
- Collection : Noctambule
- Genre : Biographie, Drame
- Editeur : Soleil
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 19 octobre 2018
Une quête des origines en forme de boîte, à souvenirs et à soupirs.
Résumé : Claire est une adolescente franco-coréenne, sans rien d’original ou d’anormal si l’on excepte ses cheveux rouges. Mais le jour où ses parents ont un accident mortel de voiture, elle doit s’occuper de son petit-frère, et se retrouve brutalement confronté à un écho venu du passé : une boîte, celle typique de la Corée du Sud, où les enfants étaient abandonnés...
Le choc de la vérité, pour un enfant adopté, mais aussi le choc des cultures, pour un enfant entre deux pays, voilà ce que souhaitait aborder Jung pour ce nouvel album. De Paris à Séoul, cette quête des origines s’impose très vite par un bouleversement sagement amené, une tristesse diffuse, et ce malgré les coups du sort qui semblent s’acharner sur l’héroïne. En soi, l’accident tragique qui fait mourir la mère et laisse le père dans le coma n’est pas l’événement le plus difficile à digérer. Le procédé de la babybox, cette boîte où une mère désœuvrée et anonyme peut venir abandonner un enfant dans un mur, fondée par un ancien soldat de l’armée américaine, est l’épicentre de l’album et de l’émotion. Et quand l’héroïne rencontre un enfant boiteux (encore un écho) qui a lui-même été abandonné, l’espoir renaît et l’on sent que le livre va heureusement se dénouer d’une autre manière que tout a commencé. Jusqu’au bout, le souffle douloureux et diffus s’est propagé, mais il dégage au final une lueur, une tendresse, que les apparitions du loufoque petit frère fan de Braveheart laissaient déjà supposer.
© Soleil
Ce côté lumineux, Jung a su le transmettre dans le dessin, qui joue pourtant sur un triptyque noir-blanc-rouge généralement propre au thriller. Ce trio de couleurs sait décliner à la perfection l’amour, la pitié, la souffrance, et plus curieusement l’optimisme et le rire. Un champ de coquelicots, un kilt dépenaillé, une teinte de cheveux, chaque chose rougie, chaque coin de case empli de pourpre laisse passer différent message, au service d’une histoire intime et identitaire. Assurément, ce choix de travailler le contraste avec une touche de rouge (qui n’évoque jamais le sang) révèle quelque chose qui s’apparente à une fracture, une fente douloureuse mais pleine de vie.
© Soleil
Origine et destination, symbole et raccourci, la Babybox n’a rien d’une belle histoire de cigogne, mais possède d’autres attributs, plus puissants et plus touchants. Un joli pont vers un peu de Corée du Sud, un peu de l’enfance adoptée, un peu du lien familial finalement renouvelé et fortifié.
157 pages - 19,99€
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