La vie comme elle va
Le 27 mars 2012
Dans les villes comme dans les campagnes, Au prochain printemps glane pensées et philosophies des champs mais surtout pas de comptoir ! Un cinéma très participatif.

- Réalisateur : Luc Leclerc du Sablon
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 1h38mn
- Plus d'informations : http://www.auprochainprintemps.com/

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Dans les villes comme dans les campagnes, Au prochain printemps glane pensées et philosophies des champs mais surtout pas de comptoir ! Un cinéma très participatif.
L’argument : Du monde comme il va, de la chance qu’on a, de l’ENA, des Weston aux pieds, de Maupassant, de la vierge Marie mère du Che, des ronds-points, de la conscience des gens, de 1917, de l’énergie pour les Chinois, des mauvais délinquants et des bons footballeurs, de ceux qui parlent d’amour, des passages piétons, des passages à niveau, de l’abolition du salariat et du patronat, du roman national, du socialisme, de la liberté, des pauvres et de la bourgeoisie, des routes départementales, de Martin Luther King, d’un nouveau rêve français… 36 semaines dans la vie d’un pays qui va se choisir, pour cinq ans, un président nouveau. Quelle était la question au juste ? Inventaire avant élection.
Notes : Présenté à Lussac pour les Etats Généraux du Film Documentaire, Au prochain printemps est un oeuvre sans chichis et sans fard, un film au naturel. Son réalisateur, Luc Leclerc du Sablon, par cet essai poétique et politique (poïelitique comme dirait Bernard Lubat) de la France d’aujourd’hui, a voulu laisser la voix-e au peuple. A celui de province plutôt qu’à celui de Paris. Aux humbles plutôt qu’aux privilégiés. Aux oubliés. Un tournage vagabond qui s’étend sur plus d’un an et demi et qui parcourt plus de six régions dont la Creuse, Finistère, Hautes Pyrénées, Aquitaine, Limousin. A l’époque, le cinéaste sillonne les routes à la rencontre des français, presque comme un candidat, la langue de bois et les promesses en moins. Nous sommes en mai 2006, le printemps est là, l’élection présidentielle aussi. Les favoris s’affichent dans les médias, Luc Leclerc s’enterre dans la France profonde. Au total, plus de dix-sept portraits. Des jeunes, des vieux, des travailleurs, des retraités. Luc Leclerc, attentif et curieux, est à leur écoute, en retrait. Ce n’est qu’à l’heure du montage qu’il pense le scénario. Un montage prolifique où ’’chaque personnage est monté pour ce qu’il dit, ce qu’il est, dans la continuité du temps que nous passons ensemble’’. Laisser le temps et la parole aux plus petits, tel est l’objectif du cinéaste. Un engagement local pour un désordre global qui prête à sourire lorsque l’on étudie de plus près la carte géographique de la distribution du film. Une seule projection à Paris, une à Ivry sur Seine, une à Beuzons, histoire de faire sortir les parisiens de l’intra-muros ! Le reste (90%) c’est en province et particulièrement sur ces terres de tournage. Pour rendre hommage sans doute. Pour dire qu’il n’oublie pas. Car pour Luc Leclerc il faut donner les instruments de l’avenir à tous les français et ne pas se contenter d’écouter la petite musique bien pensante de l’élite parisienne. Cinq ans se sont écoulés entre le tournage et la sortie du film, un quinquennat, plusieurs printemps et une nouvelle élection présidentielle. Avec une affiche croquée par Jul Berjeaut connu pour ses dessins de presse et bd humoristiques (’’Il faut tué José Bové’’) et une cinématographie de la simplicité, Au prochain printemps déroule avec réalisme sa petite chronique des gens ordinaires.