Deuxième vague
Le 29 janvier 2003
Un Godard qu’aurait vampé Barbarella.
- Réalisateur : Roman Coppola
- Acteurs : Gérard Depardieu, Élodie Bouchez, Jeremy Davies
- Genre : Comédie, Science-fiction
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Studiocanal
– Durée : 1h30mn
Un Godard qu’aurait vampé Barbarella.
Très critiqué lors du dernier Festival de Cannes, CQ arrive sur les écrans avec un montage plus ciselé et le rêve de Roman Coppola se précise : dans la famille Coppola, le fils a désormais un prénom.
CQ (morse de seek you) relate l’histoire de Paul (Jeremy Davies), un jeune Américain, qui vit à Paris et se rêve cinéaste à la Godard. Il filme sa vie et celle de sa compagne (Elodie Bouchez), et s’auto-interviewe sur la cuvette de ses toilettes. Pour vivre, il est monteur sur Dragonfly, un film SF d’espionnage. Suite à un concours de circonstances, on lui propose d’en assumer la réalisation. Bien que ce film soit à l’opposé de ses aspirations artistiques, il finit par accepter, conquis par le charme de la belle Valentine, l’actrice principale de Dragonfly.
Dans un univers oscillant entre la BD SF à la Barbarella et le film avant-gardiste à la Godard, Roman Coppola s’éloigne de l’univers des clips vidéo qu’il réalise depuis plusieurs années.
CQ, c’est la quête de soi, de son identité. Le passage à l’âge adulte où les rêves se confrontent à la réalité. L’apprentissage du sacrifice idéologique pour exister. Mais c’est aussi et avant tout un film sur le cinéma et les cinémas. David Holzman (qui fait une brève apparition dans CQ) sortait Journal intime, François Truffaut s’imposait avec sa Nuit américaine (Roman Coppola lui rend un hommage discret à travers la réplique "Quel revolver pour la fin ?") quand Mario Bava réalisait Danger diabolic, un film SF de série B. Paul lutte en permanence entre son désir de faire un film personnel, en noir et blanc au grain épais à l’ambiance feutrée et lascive, et son opportunité de tourner un film en couleur fort en effets spéciaux. A travers cette première oeuvre teintée d’humour et de nostalgie, Roman Coppola rend un hommage discret à son illustre géniteur et s’impose comme un réalisateur prometteur.
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Norman06 12 septembre 2009
CQ
Référentiel, forcément référentiel. En situant son récit l’année ô combien érotique et post soixante-huitarde, Roman Coppola rend hommage à la période qui vit débuter son père au cinéma mais aussi à un tout un pan des sixteen movies : la série B fauchée de qualité bien sûr et la Nouvelle vague surtout. Les deux films dans le film (journal intime auteuriste et film de genre dans lequel on peut inscrire sa marque) semblent ainsi traduire la dualité des objectifs professionnels du cinéaste.
Le résultat n’est pas désagréable (même si rien n’est transcendant), car jamais Coppola fils ne dévie vers l’autosatisfaction et ne semble se prendre au sérieux.