Deuil de chat
Le 5 janvier 2025
Un conte métaphysique pertinent dans son propos mais un peu trop sage sur les plans diégétique et cinématographique.


- Réalisateurs : Yoko Kuno - Nobuhiro Yamashita
- Genre : Comédie, Aventures, Animation, Film pour enfants, Manga, Film animalier
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Editeur vidéo : Diaphana Édition Vidéo
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Bakeneko Anzu-chan
- Âge : À partir de 8 ans
- Date de sortie : 21 août 2024
- Festival : Festival de Cannes 2024, Festival d’Annecy 2024

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– Sortie DVD & Blu-ray : 7 janvier 2025
Résumé : L’histoire de Karin, onze ans, abandonnée par son père chez son grand-père, le moine d’une petite ville côtière de la province japonaise. Celui-ci demande à Anzu, son chat-fantôme jovial et serviable bien qu’assez capricieux, de veiller sur elle. La rencontre de leurs caractères bien trempés provoque des étincelles, du moins au début...
Critique : Abandonnée chez son grand-père par un papa pour le moins irresponsable, la jeune Karin tombe sous la coupe d’Anzu, un chat-fantôme doté de parole qui l’entraîne dans une aventure pleine de surprises, lui permettant ainsi de faire le deuil de sa mère disparue.
Voilà comment le long-métrage du réalisateur Shinji Imaoka peut être simplement résumé. Une intrigue concise d’à peine plus d’une heure trente, qui aborde, avec une certaine malice, les thèmes du deuil et du passage à l’adulte.
Prisonnière du chagrin qu’a fait naître en elle le départ précipité de sa mère dans l’au-delà, l’héroïne de cette histoire singulière dans son écriture et cependant convenue dans son traitement cinématographique, n’a d’autre choix que d’embrasser précocement la vie de jeune adulte. Mais comment accomplir cette tâche alors que l’adolescente nourrit toujours l’espoir secret de revoir un jour sa maman ? Tel est l’enjeu sur lequel se développe l’ensemble du récit.
- Copyright Shin-Ei Animation, Miyu Productions, 2024
Anzu, dont l’anthropomorphisme n’a d’égal que son caractère bien trempé, joue le rôle de guide spirituel et existentiel auprès de l’adolescente, qui semble à un véritable tournant de sa vie, lui présente tout un tas de personnages plus fantasmagoriques les uns que les autres, qui lui permettront de grandir et se construire. Mais abolir les frontières entre le monde des morts et celui des vivants n’est pas sans risque ni conséquence.
C’est dans cette mesure que ce voyage initiatique, abreuvé de discours et réflexions métaphysiques, bien plus riche en émotions qu’en rebondissements scénaristiques, parvient à toucher le spectateur.
- Copyright Shin-Ei Animation, Miyu Productions, 2024
L’on regrettera toutefois que le concept de chat-fantôme ne soit pas plus pertinent, ni ne serve davantage la diégèse. Le fait qu’Anzu soit un chat-fantôme n’a aucune espèce d’importance. Factuellement, il s’agit d’un chat anthropomorphe, qui fait les courses, la cuisine, le ménage, et devient presque malgré lui le gouvernant de Karin, qui est la véritable héroïne du film et dont le parcours initiatique et l’évolution intrinsèque et psychologique constituent le véritable cœur du métrage. Un film appréciable, qui ne prendra cependant pas place au panthéon des grands anime japonais.
Le test Blu-ray
- © Diaphana Edition Vidéo
L’édition Blu-ray de Diaphana est à l’image d’Anzu, chat-fantôme, présenté en 2024 à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes et au Festival d’Annecy : simple et sans prétention.
Les suppléments :
Comme nombre d’éditions physiques simple, le Blu-ray ne comporte que très peu de suppléments : en plus des bandes-annonces et des crédits, seul un très bref entretien des réalisateurs et quelques extraits de films explicitant le travail de la rotoscopie constituent les informations supplémentaires que nous pouvons obtenir sur le film.
L’image :
Même si l’on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit un peu plus nette pour une édition Blu-ray, l’image restitue fidèlement l’esthétique visuelle choisie par les réalisateurs, particulièrement la différence de texture entre les personnages et les décors bucoliques de la ville où se déroule l’intrigue.
Le son :
Si, sur les deux pistes 2.0 et 5.1, la musique prend parfois le dessus sur les dialogues, le son est plutôt net, laissant entendre distinctement les chants d’oiseaux et autres bruits de la nature. On notera à l’oreille un sentiment de perte de puissance sur la piste 5.1, malgré une netteté supérieure à la piste 2.0.
Langues : Japonais DD 2.0 et 5.1, Français DD 5.1.
- Copyright Shin-Ei Animation, Miyu Productions, 2024