Alors que le jour se lève sur Anvers, le vent tourne...
Le 23 novembre 2010
Derrière son côté cool et musicalement groove, Any way the wind blows apparaît comme une première œuvre d’une grande sensibilité, parfois nébuleuse, sur les doutes qui tourmentent l’être humain.

- Réalisateur : Tom Barman
- Acteurs : Frank Vercruyssen, Jonas Boel, Diane de Belder
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Belge
- Date de sortie : 7 juillet 2004

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– Durée : 2h07mn
Derrière son côté cool et musicalement groove, Any way the wind blows apparaît comme une première œuvre d’une grande sensibilité, parfois nébuleuse, sur les doutes qui tourmentent l’être humain.
L’argument : Anvers 2004, un vendredi d’été. Il y a de la musique dans l’air et un frisbee perdu. Des rencontres, des blessures et des conversations. De la danse et du délire, des virus, Andy Warhol, des flics, des gens libres et des chevaux morts et un abus généralisé de tout ! Et toujours en mouvement un individu énigmatique appelé Windman.
Pendant ce temps, huit personnages rêvent d’une autre vie... La nuit, une fête les attend. Sur la bande son : Herbie Hancock, Sqarepusher, Queens of the Stone Age, Charles Mingus, Yazoo, Magnus et bien d’autres.
Notre avis : Premier essai à nul autre pareil pour Tom Barman, le leader du groupe belge de rock alternatif dEUS, dans le prolongement logique de la mise en images de plusieurs clips musicaux dont ceux de ses compatriotes Axelle Red et Arno. Trente-deux heures dans la ville flamande d’Anvers, pour cette chronique polyphonique, où huit personnes (dont le patron d’une galerie d’art, un professeur de français dans un collège, un projectionniste de cinéma DJ à ses heures,...) seront réunies le temps d’une soirée privée de tous les excès. Tom Barman filme sa métropole multiculturelle comme une personne à part entière dans cette œuvre chorale, à la croisée de Short cuts de Robert Altman et de Magnolia de Paul Thomas Anderson, traversée par Windman (les cheveux dans le vent) en fil conducteur des liens inextricables qui se tissent progressivement entre les différents protagonistes de ce récit aérien complètement halluciné, lequel est dépourvu d’une progression linéaire. Il apparaît plus comme une expérience sensorielle qui est un régal pour les tympans tant la bande originale métissée oscille entre rock, jazz et autres sons. Pas toujours totalement maîtrisé (mais d’une grande sincérité), ce trip poétique permet au musicien (cinéaste le temps d’un film) de livrer ses états d’âme d’artiste à propos du caractère surréaliste de sa patrie (qui fait tout son charme), des problèmes existentiels de tout un chacun et du temps qui passe, face auquel l’être humain n’a finalement aucune prise. Tel un entomologiste, Barman capte avec beaucoup de sensibilité et de bon sens les aspirations d’un groupe d’individus dont les préoccupations premières diffèrent avec l’âge. Dans l’air du temps.