CINE - Comédie
Le 6 novembre 2002
Une comédie "à l’italienne" aussi originale qu’attachante.
- Réalisateur : Ventura Pons
- Acteur : Rosa María Sardá
- Genre : Comédie
- Nationalité : Espagnol
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– Durée : 1h30mn
Après le sombre Seconde chance, le prolifique réalisateur Ventura Pons revient avec une comédie "à l’italienne" adaptée d’un roman de Lluis-Anton Baulenas aussi originale qu’attachante.
Anita n’en fait qu’à sa tête a été présenté à de multiples festivals et a récolté de nombreux prix. Parmi ceux-ci, on retiendra surtout ceux du meilleur film, meilleure actrice et meilleur scénario au festival du film comique de Peniscola, le prix du meilleur film au festival de Miami et le prix du meilleur film ibéro-américain au festival de Mar del Plata. De sérieuses références donc, pour une comédie légère et attendrissante.
L’histoire est celle d’Anita, une veuve d’une cinquantaine d’années qui travaille depuis toujours dans un cinéma de quartier. En remerciement, son patron lui concède quinze jours de vacances, mais à son retour, Anita se retrouve face à un chantier : la salle de cinéma où elle a passé trente ans de sa vie est détruite pour laisser place à un multiplex. Complètement déboussolée, Anita continue de se rendre chaque jour sur son ancien lieu de travail. Elle devient ainsi la mascotte des ouvriers et même un peu plus pour le bel Antoni qui conduit la pelleteuse.
Le film traite avec légèreté et humour d’un thème rarement abordé au cinéma, et généralement vu sous un angle dramatique. A l’inverse du "jeunisme" ambiant, Anita n’en fait qu’à sa tête parle sans complexe d’une héroïne plus toute jeune et de son désir de vivre des relations sensuelles. Tant pis si l’élu est un homme marié, Anita veut bien laisser de côté la morale si c’est pour vivre enfin.
Anita voulait être actrice. Son métier de guichetière lui permettait de rêver encore, au détriment de sa propre vie. Au final, la décision de son patron qui lui fait comprendre sans ménagement qu’elle ne correspond plus à l’image d’un cinéma ultra moderne la sauve de la prison dorée où elle s’était enfermée. Elle continue d’abord à exprimer ses sentiments par des répliques empruntées à ses films préférés, mais sa rencontre avec Antoni lui fait entrevoir la possibilité de vivre son propre conte de fée.
Celui-ci commence par une chute dans un trou sur le chantier. Et voilà Antoni, prince charmant chevauchant sa pelleteuse, qui vient la recueillir. Pour Anita, c’est encore mieux qu’au cinéma. Mieux vaut les caresses un peu brutales d’Antoni dans un baraquement de chantier que de contempler ses idoles s’étendre lascivement sur des draps de satin.
A 50 ans, Anita découvre qu’elle peut plaire encore, et c’est vrai que Rosa Maria Sarda, d’ailleurs plusieurs fois récompensée, est séduisante dans ce rôle. Elle incarne à merveille cette femme pétillante, subversive malgré elle parce qu’elle s’autorise à aimer un homme marié, père de famille, et plus jeune qu’elle. Etre une femme, avoir 50 ans, se retrouver au chômage et découvrir qu’on a encore la vie devant soi, c’est toujours possible. Il suffit de s’en donner le droit !
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