Androïdes T.2 Heureux qui comme Ulysse - La chronique BD

C’est bien un tome 2, mais ce n’est pas une suite. « Heureux qui comme Ulysse », cette maxime du poète Du Bellay, fait parfaitement la transition entre le mythe antique grec du roi d’Ithaque, et cette vision futuriste du professeur robot, Homère des temps à venir. C’est une nouvelle histoire qui débute (et se termine), faisant toujours la part belle aux androïdes. Ou plutôt un seul androïde. À bord de l’ISS Oxygen, vaisseau de colonisation lancé vers les frontières de la galaxie, AC7+ a pour vocation de raconter des histoires aux enfants. Sur le périple, des astéroïdes mettent à mal l’expédition, qui devra rebrousser chemin vers la Terre. À bord, un seul survivant, le petit Ulysse. Pour le scénario, on pensera au récent Terra Prime qui avait déjà abordé cette thématique du voyage interstellaire avec une communauté livrée à elle-même... Mais comme pour la série BD, ce point psychologique reste non-élucidé, et le fil se concentre finalement sur cette bonne vieille Terre, qui n’a pas été épargnée en cinq cent ans...

© Soleil

De là, on bascule dans l’influence Sillage (premier du nom), avec le petit thème de l’homme sauvage contre la machine, rien de vraiment novateur mais comme toujours dans Androïde, le suspense et l’émotion sont là. Le duo AC7+ Ulysse fonctionne bien, et la tournure philosophique ne déprécie en rien le final de l’album, qui s’achève dans une explosion (c’est le cas de le dire) d’action bien condensée. Androïde est en cela une série à part, l’ambiance est vraiment mise en avant, la réflexion également, plus sur ce que les androïdes suggèrent de notre humanité perdue ou de ce que l’on pourrait perdre, plutôt que cet outil technologique merveilleux que l’on a à gagner. Du coup, on y revient toujours, l’ambiance Blade Runner, voire Les Cavernes d’Acier, est bien présente, un régal pour les amateurs de bonne vieille SF.

© Soleil

Toujours aussi costaud et bien ficelé, ce second tome d’Androïdes (il y en aura deux autres) reste au niveau du premier. Une construction agréable, des personnages attachants, un rythme que n’aurait pas renié Philip K. Dick ou Jack McDevitt. Bref, de la science-fiction comme on l’aime...

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