All night bodega

Lorgnant du côté du cinéma-vérité, un film sincère, mais qui ne parvient pas à éviter les clichés.

L’argument : Venus, adolescente portoricaine de Spanish Harlem, ne supportant plus la vie chez sa mère adoptive, décide de fuguer. Livrée à elle-même, elle rejoint un gang de filles violent.

Notre avis : Après un documentaire sur un policier portoricain inflitré dans le milieu de la drogue (L’affranchi du Bronx, 2000), Félix Olivier se lance dans la fiction avec un sujet qu’il connaît bien. Retour à New York donc, dans le quartier hispanique aux côtés de Venus, jeune femme qui, malgré son air arrogant, est une adolescente totalement paumée. Orpheline et seule, elle tente comme elle peut de survivre dans cette jungle urbaine.
Tourné en DV, All night bodega est un film estampillé "cinéma-vérité". Au plus près de ses personnages, il est porté par des interprètes justes et touchants : Tammy Trull, dont c’est ici la première apparition sur grand écran (sa performance a d’ailleurs été récompensée au Los Angeles International Latino Film Festival ainsi qu’au Brooklyn International Film Festival), mais surtout Jaime Tirelli impressionnant en "ange gardien". Si All night bodega est sans aucun doute un film sincère qui parvient à éviter les clichés, on peut tout de même regretter la faiblesse du scénario, un peu trop attendu. Malgré tout, le message passe : il faut se garder de juger ceux qui tentent, coûte que coûte, de maintenir la tête hors de l’eau.