Alice de l’autre côté du miroir - la critique du film

© The Walt Disney Company France

Critique : En 2010, Alice au pays des merveilles fut le plus gros succès public et commercial de Tim Burton, attirant plus de 4 millions de spectateurs français dans les salles et engendrant plus d’un milliard de dollars de recettes à travers le monde. Preuve que les classiques de Disney revisités restent une valeur sûre du cinéma américain.
Six ans plus tard, le réalisateur James Bobin reprend le flambeau en s’inspirant du second livre écrit par Lewis Carroll pour réaliser le film du même nom : Alice de l’autre côté du miroir.
Alors qu’elle se démène pour conserver le navire de son père et son statut de capitaine, Alice (Mia Wasikowska) est rappelée au pays des merveilles par le papillon Absolem (dernier rôle d’Alan Rickman). Quelque chose va mal. Le chapelier (Johnny Depp) va mal. Depuis qu’il a retrouvé par hasard son tout premier chapeau, il est persuadé que sa famille est toujours en vie. Ils ont pourtant péri sous les flammes du Jabberwocky, la créature maléfique de la reine rouge. Désespérée à l’idée de voir son ami mourir de chagrin, Alice décide d’aller à la rencontre du Temps (Sacha Baron Cohen) pour tenter de modifier le passé. Mais, comme dit le Temps, « on ne peut changer le passé, mais l’on peut en tirer des leçons. »

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Avec son univers ultra-numérique tout en images de synthèse, Alice de l’autre côté du miroir a de quoi effrayer les amateurs de décors réels méprisant les effets spéciaux. Mais toute cette féérie, sublimée par la musique enchanteresse de Danny Elfman, prend malgré tout le dessus. Comme l’océan qui se déchaîne dès la première séquence, le spectateur est saisi par la folie colorée des personnages et des paysages. En à peine quelques minutes, l’intrigue est amorcée, et les actions qui en découlent s’enchaînent à une cadence effrénée. C’est en effet le rythme soutenu qui fait la réussite de ce gros blockbuster hollywoodien, car d’un point de vue esthétique, il reste dans la continuité absolue du premier opus signé par Burton. Les références à l’expressionnisme allemand sont clairement visibles à l’écran : les rouages et mécaniques de la grande horloge du temps renvoient au Metropolis de Fritz Lang, les costumes et maquillages en tous genres, aux différents chefs-d’œuvres de Murnau et Wiene. Tout est fait pour offrir deux heures de rêve.

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Si James Bobin a su rester fidèle à l’univers de Tim Burton, Linda Woolverton, la scénariste, a quant à elle embrassé l’esprit des romans de Lewis Carroll, où la dimension fantastique sert de support à de nombreuses réflexions métaphysiques ; ici, le temps qui passe, la famille (le chapelier veut retrouver les siens, tandis que le conflit entre la reine rouge et la reine blanche, les sœurs ennemies, se poursuit...) et la quête de soi, qui reste sans doute la raison d’être de l’œuvre de Carroll et de sa célèbre héroïne. Des notions qui échapperont sans doute aux plus jeunes spectateurs, qu’un public plus averti saisira mieux.