Au pays de la douleur
Le 13 février 2007
Un film touchant et sobre pour dire la douleur, celle d’un père à la recherche de sa fille.
- Réalisateur : Marco Martins
- Acteurs : Beatriz Batarda, Nuno Lopes
- Genre : Drame
- Nationalité : Portugais
- Festival : Festival de Cannes 2005
L'a vu
Veut le voir
– Durée : 1h42mn
– Le site du film
Marco Martins signe ici un film touchant et sobre pour nous dire la douleur, celle d’un père à la recherche de sa fille.
L’argument : Alice, trois ans, disparaît. La mère tombe dans une dépression tandis que le père, Mario, met en place un système très élaboré de vidéo et de réseaux pour retrouver sa fille. Dès lors, sa vie sera rythmée par cette quête qui lui donnera le seul sens qui lui reste.
Notre avis : Deux thèmes principaux se dégagent de ce film sobre et très beau du point de vue esthétique comme moral. Le premier, évidemment, est celui de l’amour d’un père pour son enfant qui tourne à l’obsession. La retenue de l’acteur, la lenteur et la précision du film, emmènent le spectateur dans cette sorte de folie, sans ennui ni apitoiement, le réalisateur faisant toujours preuve d’une grande pudeur pour faire passer l’émotion. L’autre thème, lié au premier, c’est celui de la ville. En l’occurrence Lisbonne mais on sent que toute ville moderne pourrait servir de paysage à cette histoire. Et à la spirale dans laquelle s’enferme le personnage répond la spirale, plus large, de la métropole, à l’architecture froide et géométrique et aux ramifications tentaculaires.
L’obsession, dès lors, n’est plus seulement individuelle, elle devient collective. Tous, nous sommes embarqués dans cette espèce de conte moderne et bien réel que laisse présager le prénom choisi pour la petite fille, Alice. Les cadres de la narration vont du plus petit au plus grand, ou inversement : du cerveau à la chambre, où les photos d’enfants tapissent un mur labyrinthe, puis de la chambre aux rues qui ne sont qu’une toile à apprivoiser, mais quelle toile ! On a l’impression de se déplacer dans un jeu vidéo, à la recherche du trésor, avec des gages et des espoirs, avec des adjuvants (les amis qui se relaient dans la recherche), et des opposants, anonymes ou administratifs (les employés ternes d’une police blasée entre autres). Et c’est sur le mode du pilotage automatique que se fera cette recherche dans l’esprit du père-pantin, qui rit quand on lui dit de rire puisqu’il est acteur et doit bien continuer de subsister. Par-delà la fiction, c’est sur le fonctionnement du cœur humain que semble se pencher le cinéaste, et il le fait avec beaucoup de finesse et de sensibilité.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.