Le 19 mai 2019
- Acteur : Alain Delon
- Festival : Festival de Cannes 2019
Alain Delon a été récompensé aujourd’hui par le Festival de Cannes, pour l’ensemble de sa carrière. Or, depuis quarante ans, le comédien n’a quasiment tourné que des mauvais films.
Point de vue : Aujourd’hui, le Festival de Cannes a récompensé l’acteur du Passage, de L’Ours en peluche, du Battant, de Parole de flic ou de l’inénarrable plaisanterie de BHL, Le Jour et la nuit, considéré par les Cahiers du Cinéma comme "le plus mauvais film français depuis 1945". Si on réduit la trajectoire de Delon à la période 80-90, c’est comme si on avait gratifié Henri Guybet d’un Oscar d’honneur. On plaisante ? Pas tant que ça. Puisque le comédien nous incite à le juger sur la seule foi de sa carrière accomplie, il va de soi que, s’accommodant des honneurs, il les juge mérités. Considérons donc que toute sa filmographie est impactée par l’hommage qui lui a été rendu. Or, beaucoup le savent : certes, notre homme a été évidemment l’interprète des longs métrages que sont Le Guépard, Rocco et ses frères ou encore Monsieur Klein, les films de Melville -pour ne citer qu’eux-... Mais Alain Delon a depuis longtemps quitté la case chef-d’œuvre. Aucun grand cinéaste ne l’a sollicité ces trente dernières années, à l’exception de Godard, d’ailleurs fort agacé par le tapage médiatique consécutif à la présentation de Nouvelle Vague, au Festival de Cannes en 1990, et qui doit beaucoup à la présence encombrante du génie auto-proclamé, sa manière de se mettre en scène comme un mythe vivant, échappé d’une époque révolue qu’habitaient Gabin, Ventura ou Audiard.
Delon est l’emblème des réactionnaires qui jugent le cinéma fini, sans rien connaître de la production actuelle et après tout, l’indifférence de la jeune génération vis-à-vis de ce monstre soi-disant sacré est une monnaie rendue à la méconnaissance, lorsqu’elle prend les atours de l’auguste mépris.
Le comédien prétend que le cinéma est mort : en vérité, il parle de sa carrière, la confondant présomptueusement avec l’histoire de son art préféré. L’ancien ministre de la Culture Jack Lang qui, aujourd’hui, dissocie l’homme et son œuvre, oublie de dire à quel point, depuis trop de décennies, il ne s’est strictement rien passé d’intéressant avec cet artiste à qui l’on prête une oreille compatissante, alors qu’il existe, actuellement, des gens bien plus essentiels au cinéma.
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