Dark Water
Le 24 mars 2011
Une méditation poétique et envoûtante sur la solitude, le mensonge et l’errance.
- Réalisateur : Paz Fabrega
- Acteurs : Montserrat Fernandez, Lil Quesada Morua, Freddy Chavarria, Annette Villalobos, Luis Carlos Bogantes
- Genre : Drame
- Nationalité : Espagnol, Français, Mexicain, Costaricain
- Date de sortie : 23 mars 2011
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– Durée : 1h23mn
– Titre original : Agua fria de mar
Une méditation poétique et envoûtante sur la solitude, le mensonge et l’errance.
L’argument : Pendant des vacances de Nouvel An, un jeune couple, Rodrigo et Mariana, se rendent sur la côte pacifique au sud du Costa Rica pour y négocier la vente d’un terrain. Lorsqu’ils arrivent au milieu de la nuit ils découvrent une fillette, Karina, endormie parmi les herbes folles. Ils décident de passer sur place le reste de la nuit, et d’essayer de trouver de l’aide au matin. Mais à l’aube, la petite fille a disparu.
Notre avis : Tout commence par l’évocation de la vie quotidienne d’une famille sud-américaine, dans un registre assez proche du cinéma documentaire. A moins qu’il ne s’agisse d’un conte ? C’est précisément cette ambiguïté qu’Agua Fria explore avec bonheur. La réalisatrice prend soin de nous introduire peu à peu dans la solitude des personnages, comme dans la scène où Karina est découverte - la caméra, au niveau des herbes, adopte clairement le point de vue de la fillette. La suite du film tourne avec virtuosité autour du mensonge initial (l’enfant raconte qu’elle a des relations incestueuses avec son oncle et que ses parents sont morts), vaste prétexte à un poème filmique où les motifs obsédants - serpents de mer notamment - alternent avec les scènes du quotidien.
La plus grande réussite de ce long-métrage est d’avoir fait de cette "eau froide" qui lui donne son titre un personnage à part entière du récit, à la fois objet menaçant - séquence reproduite sur l’affiche, où Karina s’avance dans les eaux grises - et motif poétique récurrent tout au long du film. A travers un réseau de fables secondaires et de métaphores (les enfants qui creusent des tunnels, etc.) Paz Fabrega tisse entre les êtres des liens secrets qui se manifestent notamment dans les éléments naturels qui les entourent. La séquence où Mariana plonge dans la piscine de l’hôtel pour se débarrasser de son mal-être (engendré par le mensonge de Karina) est particulièrement révélatrice de cette démarche poétique adoptée par la cinéaste, qui travaille paradoxalement à l’éclatement de son récit (puisque nous suivons deux histoires en parallèle) et à son unité (motif récurrent de l’eau, dénominateur commun des intrigues).
On songe clairement, pour la puissance évocatrice des images et la solitude des personnages, au cinéma de Sofia Coppola. Comme elle, Paz Fabrega a cette manière de filmer les situations avec distance, privilégiant les symboles et les gestes aux paroles. On pourra reprocher au film sa lenteur et, peut-être, un certain maniérisme. Mais le travail des acteurs et la grande fluidité de l’ensemble concourent à faire d’Agua Fria un long-métrage envoûtant et accessible. A découvrir.
La bande-annonce : ICI
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