La vie est une boîte de chocolats ?
Le 5 janvier 2010
Finement écrit, Adam se savoure comme un bon Woody Allen des années 70.
- Réalisateur : Max Mayer
- Acteurs : Hugh Dancy, Rose Byrne, Amy Irving, Peter Gallagher
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Date de sortie : 6 janvier 2010
– Durée : 1h39mn
Finement écrit, Adam se savoure comme un bon Woody Allen des années 70.
L’argument : Adam, jeune homme brillant, passionné d’astronomie mais atteint d’une forme légère d’autisme, mène une existence réglée dans les moindres détails, jusqu’à la mort de son père avec qui il vivait. Alors qu’il essaye de s’adapter à sa nouvelle existence, Adam fait la connaissance de la jolie Beth qui vient d’emménager dans l’appartement voisin. C’est le premier d’une série de bouleversements qui vont changer son monde...
Notre avis : L’histoire d’Adam, jeune homme légèrement en marge à cause de son handicap, fait immanquablement penser à celle de Forrest Gump. A première vue seulement, car le personnage principal du nouveau film de Max Mayer (réalisateur de Better Living, en 2000) est indépendant, a une vie professionnelle et sociale. Souffrant du syndrome d’Asperger (forme d’autisme) Adam n’a pas pu vivre de relations amoureuses ni s’attacher durablement, à l’exception de son père qui meurt au début du récit et de son meilleur ami qui veille sur lui. Néanmoins, il ne faudrait pas croire que l’absence d’amour dans sa vie lui pèse. Ce mot ne fait même pas partie de son vocabulaire : ses affects sont modifiés et les sentiments sont des notions qu’il ne peut que vaguement définir. Ne percevant pas d’émotions communément aux autres, il ne peut souffrir d’un manque puisqu’il ne sait pas ce qu’il rate. Lorsqu’il rencontre Beth, sa nouvelle voisine, s’opère en lui un bouleversement dans la mesure où une intimité se crée entre eux. Décrire et dominer ce qu’il ressent représente une évolution majeure dans l’établissement de son identité.
- © Twentieth Century Fox France
Ce qu’il s’agit avant tout de relever, c’est la finesse de l’écriture du scénario de Max Mayer. Jamais il n’est question de s’apitoyer sur ce jeune homme maladroit en amour, souhaitant s’intégrer dans un monde qu’il ne peut complètement comprendre. Le happy-end que nous offre le cinéaste n’en n’est même pas un dans la mesure où il ne correspond pas aux attentes du spectateur, mais il propose néanmoins une alternative réjouissante. Le cinéaste a réussi à construire des individus aux personnalités fortes et, si Adam donne son nom au long métrage, le titre de personnage principal lui revient autant qu’à Beth. Les deux protagonistes évoluent simultanément, en parallèle et donnent à voir leur vision du monde avec ce qu’elle comprend de naïveté mais également de réflexions pertinentes et éloquentes. Entourés de personnalités hautes en couleur (mention spéciale aux parents de Beth, Amy Irving et Peter Gallagher), le couple central ne diffère que peu de n’importe quel autre, avec son lot de disputes et de complicité. Max Mayer nous intègre dans une petite communauté où défauts et qualités des personnes aimées font partie du lot quotidien. Si l’émotion guette, c’est bien parce qu’il s’agit de situations dans lesquelles il est possible de se reconnaître ... ou de reconnaître des proches.
- © Twentieth Century Fox France
Concentré sur un scénario particulièrement travaillé, Max Mayer n’a pas poussé la réalisation à son maximum. De nombreuses scènes semblent tout droit sortie de longs métrages de Woody Allen période années 70. Si l’atmosphère en est appréciable, l’originalité, elle, ne prime pas. Cependant, happé par la démarche pataude de Hugh Dancy (Adam) et le charme de Rose Byrne (Beth), le spectateur déguste plaisamment ce second long métrage d’un cinéaste sensible.
- © Twentieth Century Fox France
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Jujulcactus 9 août 2010
Adam - La critique
Les comédies romantiques américaines se bousculent sur les écrans chaque mois, bien que cetaines s’en sortent correctement elles ont pour principal défaut de se ressembler et d’être hautement superficielles ... Mais pour « Adam » c’est pas pareil ! On est là en présence d’une comédie romantique mais qui va plus loin que son genre, car sous une trame plutôt conventionelle se cache un objet profondément touchant ! Les deux personnages principaux sont humains, ils ont leurs défauts et leurs qualités mais ils sont humains, ça fait du bien de voir ça ! Le naturel de Rose Byrne est rafraichissant, mais c’est avant tout la performance de Hugh Dancy qui m’a marqué : il campe un personnage touchant et attachant avec un talent extraordinaire. Rare sont ces comédies (si on appelle ça une comédie car c’est vrai que les gags ne pleuvent pas, c’est davantage dramatique) qui mettent au centre le personnage masculin mais là le choix est judicieux, il nous permet d’en apprendre plus sur ce syndrome d’Asperger, branche de l’autisme assez mal connue qui rend les relations sociales délicates. Accompagné d’une réalisation inspirée, d’une belle bande originale, et de seconds rôles intéressants, on etombe sous le charme ! Son malaise est notre malaise, son désarroi est notre désarroi ... On suit le fil de l’histoire complétement concerné, excusant son héro de ses quelques maladresses, et voulant à tout pris que ça se finisse bien, pour une fois qu’on en a vraiment envie ... « Adam » se distingue donc du genre par sa profondeur et la prestation remarquable de ses protagonistes, un film simple mais tellement attachant que la fin est un déchirement ! On aimerais voir des films comme ça plus souvent !