Le 11 avril 2022
Un film à la Mocky, qui alterne le meilleur et le pire. Une dénonciation implacable de la violence de certains supporters, tout de même plombée par une mise en scène foutraque.
- Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
- Acteurs : Michel Serrault, Carole Laure, Eddy Mitchell, Claude Brosset, Jean-Pierre Mocky, Laurent Malet, Olivier Hémon
- Genre : Thriller, Survival, Film de sport
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Acacias, NPF Planfilm
- Durée : 1h22mn
- VOD : Canal VOD
- Date télé : 12 décembre 2019 21:10
- Chaîne : L'Équipe
- Reprise: 4 mai 2022
- Box-office : 359 972 entrées (France)
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 22 février 1984
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– Sortie en version restaurée 4K le 4 mai 2022
– Rétrospective Jean-Pierre Mocky, l’affranchi, 1ère partie
Résumé : L’arbitre de football Maurice Bruno siffle un penalty faisant perdre l’équipe locale. Consternation des supporters du cru. De chantages en traque effrénée, l’embrasement collectif, aveugle et meurtrier déferle sur la ville.
Critique : Comme toujours chez Mocky, le grand n’importe quoi côtoie le très réussi, pour configurer ce qu’on appelle un cinéma foutraque, qui ne donne pas toujours l’impression de savoir où aller, mais y va avec la finesse d’un bulldozer. On fait évidemment allusion à la fin brutale et inattendue, précédée d’une longue parenthèse sentimentale, totalement inutile et improbable (le film est émaillé de vrais temps morts) : comment peut-on imaginer que deux êtres contraints à fuir une horde de supporters sauvages, puissent interrompre leur course éperdue, pour échanger des mots doux, en parlant quasiment des prochaines vacances ?
- © TF1 Studio
Sinon, l’histoire fait froid dans le dos et le propos n’a rien perdu de sa pertinence : un an après ce long métrage, des hooligans provoquaient la catastrophe du Heysel. Et l’on sait qu’après la Coupe du monde 94, un joueur colombien a payé de sa vie un but contre son camp. Les passions qu’exacerbe le football peuvent engendrer le pire et c’est ici une chasse à l’homme implacable que met en scène A mort l’arbitre, tourné en grande partie à Rouen. Les dédales du centre Saint-Sever sont d’ailleurs très bien exploités, pour dissimuler la menace, la rendre présente dans les moindres recoins.
Le film doit évidemment beaucoup à la prestation de Michel Serrault, que l’affiche met en valeur, et qui joue un beauf absolument glaçant, dont le désir de vengeance ne connaît aucune limite. En revanche, Mitchell et Laure sont beaucoup moins convaincants, récitant leur texte ou surjouant leurs émotions. Certaines scènes ont même l’air d’échauffements. ll est absolument improbable qu’un réalisateur ait pu valider des séquences aussi outrées, auxquelles les comédiens ne semblent pas croire eux-mêmes. Bref, c’est du Mocky, parfois en roue libre, qui s’octroie un rôle inutile de flic bavard et vaguement macho, qu’on croirait issu d’un film d’Audiard. C’est dommage, parce qu’à d’autres moments, jouant avec des tonalités sombres ou bleutées, saisissant les variations d’une lumière menacée par les ombres, A mort l’arbitre retrouve la matière du cinéma expressionniste, flirte avec une forme de fantastique, qui renvoie au méconnu Litan, du même réalisateur.
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