Le 4 novembre 2023
Si l’idée générale est originale, le long-métrage un peu borderline ne tient pas toutes ses promesses. C’est toutefois l’occasion de se souvenir de l’immense talent de Willem Dafoe.
- Réalisateur : Vasilis Katsoupis
- Acteurs : Willem Dafoe, Gene Bervoets, Eliza Stuyck, Andrew Blumenthal
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Britannique, Allemand, Suisse, Belge, Grec
- Distributeur : L’Atelier Distribution
- Durée : 1h45mn
- Titre original : Inside
- Date de sortie : 1er novembre 2023
- Festival : Festival de Berlin 2023
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Résumé : Nemo, cambrioleur chevronné, se retrouve piégé dans un luxueux appartement new-yorkais. Essentiellement décoré d’œuvres d’art, il va devoir faire preuve de créativité et de ténacité pour survivre et tenter de s’échapper...
Critique : On se souvient de grands films sur l’enfermement où le héros doit lutter pour sa survie tout en trouvant des échappatoires. À l’intérieur s’inscrit dans la même veine avec un antihéros, Nemo, envoyé pour commettre un cambriolage chez un très riche collectionneur d’œuvres, d’art et qui se retrouve pris au piège du luxueux appartement new-yorkais à la suite d’une défaillance du système de sécurité. Même si le sujet a déjà été abordé sur le grand écran, l’idée d’un enfermement contraint dans une résidence impressionnante où sont accrochés des tableaux d’Egon Schiele entre autres, a tout pour séduire. Le cambrioleur doit alors organiser sa propre survie, alors que c’est tout le dispositif de climatisation qui se met à défaillir. Il se retrouve ainsi confronté à la soif, la faim, la peur et toutes sortes de sentiments étranges qui pourraient avoir raison de sa détermination.
- Copyright Steve Annis
La claustrophobie ne constitue pas l’entrée principale du long-métrage. L’appartement magnifique est cerné par d’immenses baies vitrées qui donnent sur Manhattan, les espaces sont grands. L’enjeu pour Nemo est de chercher une issue dans un lieu clos où l’informatique et l’intelligence artificielle empêchent de forcer les portes de façon définitive. La technologie déraille et le pauvre gars doit alors lutter contre la chaleur extrême des radiateurs ou au contraire le froid de la climatisation. L’eau est coupée, à l’exception du déclenchement automatique de l’arrosage des plantes d’intérieur, contraignant le personnage principal à développer des stratagèmes incroyables pour étancher sa soif. En réalité, tous ces malheureux évènements se succèdent, plongeant le récit dans une forme d’invraisemblance assez pesante. Le scénario ne craint pas les contradictions, comme le fait que l’eau soit coupée, et qu’en même temps les alertes d’incendie ou l’arrosage automatique se déclenchent. D’étranges caméras permettent de surveiller les parties communes de l’immeuble où le protagoniste assiste aux heures de ménage d’une jeune femme ravissante dont il espère qu’elle saura le tirer de cette épreuve.
- Copyright Steve Annis
Il faut le concéder, les une heure quarante cinq minutes semblent immenses pour un récit aussi simple. Willem Dafoe se donne à cent pour cent dans ce rôle où il joue, comme à son habitude, sur un physique assez repoussant et une expressivité à toute épreuve. Il meuble magnifiquement ce récit en devenant à son tour une sorte d’artiste qui reconstitue avec les meubles de l’appartement une sculpture salvatrice. La tension monte assez rapidement et le spectateur se laisse prendre à cette histoire où la vie du personnage est en jeu. On jubile d’ailleurs du paradoxe par lequel un homme pourrait succomber d’épuisement, de faim et de soif, dans un lieu où le luxe prend des proportions inhabituelles. Les tableaux des grands maîtres attestent d’une fortune du propriétaire impressionnante. Au bout d’un moment, on se demande même si cet enfermement n’a pas été voulu par le propriétaire lui-même, permettant ainsi de créer une œuvre d’art vivante d’un homme qui se bat pour se sauver et survivre.
- Copyright Steve Annis
Sans révéler la fin, À l’intérieur ne va pas au bout de toutes ses promesses. L’issue pour le moins décevante est à l’image d’un long-métrage touffu, inventif, mais sans doute pris au piège de son propre essoufflement. On restera sur sa faim, avec le sentiment peut-être que Willem Dafoe aurait mérité un scénario mieux travaillé.
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