Flop
Le 13 septembre 2009
Le didactisme excessif du scénario fait de A deriva une œuvre froide, malgré la justesse de l’interprète principale.
- Réalisateur : Heitor Dhalia
- Acteurs : Vincent Cassel, Camilla Belle, Débora Bloch, Caua Reymond, Laura Neiva
- Genre : Drame
- Nationalité : Brésilien
- Date de sortie : 9 septembre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
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– Durée : 1h41mn
Le didactisme excessif du scénario fait de A deriva une œuvre froide, malgré la justesse de l’interprète principale.
L’argument : Filipa, 14 ans, passe l’été avec sa famille à Buzios, à côté de Rio de Janeiro (Brésil). Ces vacances seront le théâtre d’un passage douloureux à l’âge adulte et de sa première initiation à l’amour. Filipa découvre avec peine l’infidélité de son père, un romancier célèbre qui trompe sa mère avec une belle Américaine vivant près du petit village côtier. Mais cet événement n’est que le premier d’une longue série de réalisations à la fois douloureuses et enchanteresses que Filipa va être amenée à faire sur sa famille et sur elle-même.
Notre avis : Le soleil brille au milieu d’un ciel bleu sans nuage ; ses rayons se reflètent dans l’eau et éblouit ceux qui regardent la mer azur. Au milieu de cet océan idyllique se trouvent un père et sa fille qui jouent et rient aux éclats. La caméra s’attarde sur leurs visages rayonnants. Le père, la quarantaine bien tassée est un bel homme, très séduisant. Son adolescente de fille, toute aussi mignonne, le regarde, béate d’admiration. C’en est déjà trop, A deriva touche le fond dès la scène d’introduction ; l’exaltation du bonheur familial est trop parfaitement cadrée, impeccablement lumineuse, dans cette scène aux allures de publicité ventant les vertus d’un produit ménager...
- © Universal Pictures France (UPF)
Cette première séquence trouve son écho dans la dernière qui signe les retrouvailles entre le père et la fille après une séparation douloureuse. Si l’adolescente est allongée sur une bouée au tout début du récit, à la fin de celui-ci, elle arrive sur le rivage à la nage et se relève. Debout, elle revient de loin, au propre comme au figuré. L’enfance s’étire au loin, se couche avec le soleil : la petite fille est devenue une jeune femme et les rires laissent place aux larmes ! A deriva ne laisse aucune liberté au spectateur qui est sans cesse guidé par des images excessivement explicites et malheureusement empreintes d’interprétations douteuses et maladroites sur l’adolescence, la sexualité et le couple.
- © Universal Pictures France (UPF)
Heitor Dhalia raconte en parallèle la relation adultérine du père (Vincent Cassel, répondant pour une fois aux abonnés absents) et la découverte de la sexualité de l’adolescente. Si, à première vue, il n’y a pas nécessairement de liens entre ces histoires, le cinéaste instaure insidieusement un rapport de causalité entre les deux car la jeune fille vit sa première relation amoureuse au regard de celle de son père. Il n’y a qu’un pas à franchir pour comprendre que l’initiation sexuelle de la jeune fille se fait par son père... La découverte du « monde adulte », la perte de l’innocence sont bien trop flagrantes pour que l’on puisse adhérer au discours et suivre avec empathie les différents personnages d’A deriva. Peut-être aurait-il fallu également que les révélations fracassantes ne soient pas dévoilées de but en blanc, telle la résolution d’une énigme au suspens insoutenable ! Ajoutez à cela une musique omniprésente faite d’un orchestre uniquement composé d’instruments à cordes et A deriva se révèle difficile à digérer. Néanmoins, il est juste de souligner l’interprétation tout à fait remarquable de Laura Neiva qui, par sa fraicheur et son naturel, sauve le long métrage d’Heitor Neiva du naufrage.
- © Universal Pictures France (UPF)
- © Universal Pictures France (UPF)
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