Le 18 janvier 2017
- Scénariste : Hubert Boulard>
- Dessinateur : Virginie Augustin
- Genre : Chronique sociale
- Editeur : Glénat
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 21 septembre 2016
La belle et la bête
Monsieur désire ? est une œuvre feutrée, intense et lumineuse qui aborde la violence de classe et l’imperméabilité de la relation entre un maître et l’une de ses domestiques.
Lisbeth est domestique. Nouvelle au service du dénommé Edouard, elle se retrouve à s’occuper de lui un soir, à son retour d’une soirée manifestement problématique. Suite à cela, son noble patron demande à ce qu’elle vienne le voir lorsqu’il le demande. Au fil des soirées, des situations et des discussions, Lisbeth devient la confidente d’Edouard, celui-ci n’hésitant pas à lui confier toute l’étendue de son expérience et de ses pratiques sexuelles. Comme Lisbeth le constate rapidement, cela ne lui donne aucun droit et lui cause même des soucis, générant notamment quelques jalousies au sein de la maison.
Monsieur désire ? Rarement titre de bande dessinée n’aura aussi bien exprimé tout ce que contient le récit, les rapports de classe et le jeu du désir, abordant ces deux sujets frontalement et pointant leur imperméabilité.
À maintes reprises au fil de ces pages, le scénario d’Hubert aurait pu glisser dans la facilité, l’abolition de la hiérarchie sociale dans la sexualité, une fraternisation malgré la barrière des conventions… Il n’en est rien. Il reste dans la description précise, austère mais lumineuse, de rapports considérés pratiquement par tous les protagonistes comme contre-nature, inadmissibles et devant ainsi être tués dans l’œuf afin qu’ils ne se généralisent pas.
Le dessin de Virginie Augustin pointe l’ampleur des espaces dont Edouard est le maître mais qui ne contribuent qu’à l’éloigner davantage de la vie, de toute humanité et dans lesquels, finalement, il est perdu. Il fait également de Lisbeth quelqu’un au physique ingrat, mais au charme de plus en plus évident. Ce dessin semi-réaliste au trait fin et souple véhicule fréquemment une pointe d’ironie, renforçant ainsi la noirceur du propos. Les couleurs, souvent plutôt éteintes, soulignent que l’action se passe essentiellement en intérieur, dans la noble demeure, mais également dans les têtes des deux personnages amenés à se rencontrer alors que cela n’était pas dans la logique des choses. Belle tempête sous les crânes.
128 pages - 17,50 €
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Galerie photos
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