600 Miles - la critique + le test DVD

Notre avis : Choisi pour représenter le Mexique aux Oscars 2016, 600 Miles a surtout fait parler de lui en remportant le "Prix du meilleur premier film" à la Berlinale 2015. Pour ses premiers pas derrière la caméra, le Mexicain Gabriel Ripstein a choisi de se lancer à sa manière dans un humble et réaliste état des lieux du trafic d’armes à hauteur de la frontière américano-mexicaine. En escamotant son histoire pile poil à cet endroit (là même où il est possible d’acheter en toute légalité armes à feu et munitions pour ensuite tenter de les acheminer de l’autre côté de la frontière pour le compte des cartels), mais surtout en resserrant la tension autour de deux personnages antagonistes - un flic américain et un jeune contrebandier mexicain - cette rencontre accidentelle soulève une interrogation sur la place qu’occupent les deux individus dans cette mécanique (au cours d’une interpellation qui tourne mal, le flic joué par un Tim Roth entouré de zones d’ombre finit otage du jeune passeur d’armes).

Ripstein va distiller une atmosphère feutrée en se passant volontairement de musique. Il choisit aussi de réduire les dialogues à leur strict minimum préférant laisser parler les images à travers des regards, des visages moites qui s’interrogent, ou de combler l’œil affûté du cinéphile par des plans séquences à la composition précise. Pas forcément facile d’accès de par son avancée lénifiante, ce road trip crépusculaire où plane l’ombre des cartels déçoit quelque peu par son déroulement prévisible et le lien finalement assez insipide qui se tisse à mi-parcours entre le flic et son kidnappeur. Le film s’avère néanmoins intéressant dans sa volonté de rendre compte d’un mal qui gangrène cette partie du globe. Une chose est sûre, Gabriel Ripstein possède du potentiel. Avec un peu plus d’expérience derrière lui, la suite sera forcément meilleure.

LE TEST DVD :

Les suppléments :
0
Une édition privée de tout bonus. Les efforts de l’éditeur sont minces pour mettre le film en avant. C’est fort dommage...

l’image :

Décevantes pour le support avec des problèmes d’encodage, surtout au niveau de la gestion des noirs, ici loin de se montrer à la hauteur (l’image accuse pas mal de bruit parasite dans scènes les plus sombres). heureusement elle se rattrape par un piqué plus agréable à l’œil.

Le son :

Un format audio 5.1 DTS plutôt efficace en VO anglaise pour ce film à l’ambiance minimaliste. Le doublage français s’avère lui malheureusement beaucoup moins immersif.