Le 18 juillet 2018
Un DTV tiré par les cheveux incapable d’exploiter son concept et de créer des personnages attachants. Un échec total qui déboule dans une édition blu-ray de bonne facture, comme souvent chez Metropolitan.
- Réalisateur : Paul Currie
- Acteurs : Teresa Palmer, Michiel Huisman
- Genre : Thriller, Romance
- Nationalité : Américain, Australien
- Editeur vidéo : Metropolitan Video
- Durée : 1h39mn
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Sortie DVD & Blu-ray : le 8 mars 2018
Résumé : Après avoir évité de justesse un crash aérien à 2h22, Dylan, un contrôleur aérien à la vie jusqu’alors bien réglée, voit son quotidien perturbé par une série de coïncidences étranges qui le conduisent inéluctablement au hall de la gare de Grand Central, à 2h22. Dylan est persuadé que son destin et celui de Sarah – une jeune femme dont il vient de tomber amoureux – sont liés, et que ces événements répétés sont en fait des signes prémonitoires. A eux de percer le mystère du temps.
Notre avis : L’avantage lorsqu’un film atterrit directement en DVD / Blu-ray / VOD sans être passé par le circuit d’exploitation traditionnel, c’est qu’il devient bien plus aisé de surprendre positivement son spectateur. Inconsciemment, nos attentes pour un DTV sont toujours bien moins élevées en comparaison d’un film ayant profité d’une plus grande communication. Ainsi, les films moyens sans prise de tête ni prétention profitent d’une plus grande bienveillance de notre part, en se disant qu’un long-métrage oubliable mais honnête et divertissant sur le moment pourra toujours procurer satisfaction tant est que le visionnage de ce genre de petite production soit intermittent. Vous l’aurez compris, 2:22 ne fait pas partie de cette catégorie. En fait, 2:22 nous rappelle même que lorsqu’un film débarque directement en DVD, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison derrière. Et si les bonnes surprises peuvent affluer dans ce "second marché", les ratages le peuvent également tout autant (voire plus). Tout le contraire des louanges faites à l’égard de certains DTV quelques lignes plus haut, le film de Paul Currie représente ce qui peut se faire de plus "téléfilmesque" malgré la présomption qu’il affiche à prétendre être bien plus que ça. Le nappage en apparence haut de gamme de cette histoire vaseuse ne trompe personne quant à la stupidité générale de cette production capillotractée incroyablement cheap.
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Ringard même s’il était sorti en 2006, période où la carrière de Teresa Palmer n’avait pas encore à son actif autant d’échecs (un de plus à rajouter), 2:22 malmène son concept par l’invraisemblance de sa logique et le mauvais chemin adopté pour raconter son histoire. Elliptique et fade dans sa romance, incroyablement répétitif dans son "thriller fantastique", le film ne fonctionne en rien tant le regard posé accumule les choix foireux, à croire que le réalisateur ne s’est pas questionné sur la meilleure manière de raconter son histoire d’amour. La fin symbolise parfaitement cette absence de réflexion en amont de la production pour ajouter de la puissance à cette romance fantastique. Alors qu’on nous donne à voir pendant tellement longtemps des éléments sans intérêt, aucun effort n’a été accompli pour soigner le centre névralgique de 2:22, son couple d’acteurs. L’alchimie entre Michiel Huisman et Teresa Palmer existe autant que le fair play chez Mbappé, non pas par leur faute (même si personne ne brille), mais bien par celle de l’écriture qui a priorisé l’enquête sans queue ni tête du protagoniste. Jamais passionnante car tout simplement rocambolesque en plus d’être dénuée de rythme, cette recherche de la vérité enfonce définitivement le clou dans sa résolution totalement je-m’en-foutiste vis-à-vis de la crédibilité de son propre concept. Abstrait comme il est, le dit concept aurait nécessité un plus gros travail de fond pour apporter du poids dans sa tangibilité. Ici, on n’y croit pas une seconde. Et si même le réalisateur se contrefout de son histoire, comment attendre de nous qu’on s’investisse dedans ?
Le blu-ray :
Les suppléments :
Quelques bonus qui restent assez en surface, notamment celui sur les personnages du film, où chaque acteur explique son rôle et la personnalité du personnage qu’il interprète. Le background de chacun est un peu évoqué, mais sans trop explorer les différentes personnalités en profondeur. Le module "recréer New York" est en revanche intéressant puisqu’on y apprend que le film n’a absolument pas été tourné dans la grosse pomme mais en Australie pour sa majeure partie, à l’intérieur de studios. Le dernier module avant les bandes-annonces habituelles de Metropolitan se focalise sur les relations entre le réalisateur et les acteurs. Comme d’habitude, ça se complimente, et au final on apprend surtout que tout le monde est génial.
L’image :
Avec sa photographie tout droit tirée d’un LUT orange and teal pour Blackmagic, on ne peut pas dire que 2:22 soit également digne d’intérêt à ce niveau-là. Cela dit, le blu-ray (puisque c’est cela que l’on juge ici) délivre un transfert de qualité, reproduisant comme il se doit les couleurs du film, et offrant un piqué plus haut que la moyenne et très constant.
Le son :
Le mixage manque d’impact dans les scènes les plus impressionnantes, hormis cela la VO en DTS-HD 5.1 fait le boulot avec la matériel donné, ce qui donne un résultat tout à fait honnorable, précis et détaillé. VF de qualité assez médiocre, le souci venant des voix françaises pas du tout adaptées aux personnages. Donc VO impérative.
Galerie Photos
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