Pour la beauté du geste
Le 27 juillet 2010
Une fable humaine et touchante sur l’amour, au-delà des différences, excluant toute forme de caricature.


- Réalisateurs : Alvaro Pastor - Antonio Naharro
- Acteurs : Lola Dueñas , Pablo Pineda, Antonio Naharro
- Genre : Comédie dramatique
- Date de sortie : 21 juillet 2010

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– Durée : 1h34min
Une fable humaine et touchante sur l’amour, au-delà des différences, excluant toute forme de caricature.
L’argument : Daniel a 34 ans et travaille dans un centre social à Séville où il fait la connaissance de la jeune et indépendante Laura. Leur amitié se fait instantanément. Mais Daniel est différent... et cette amitié devient l’objet de toutes les attentions au travail et dans leurs familles. La situation ne manque pas de se compliquer quand Daniel tombe définitivement amoureux de Laura. Refusant de se plier aux convenances sociales, Daniel et Laura finiront par construire une amitié unique comme aucun d’eux n’a jamais connu.
Notre avis : Daniel, trisomique, mène une existence comme les autres, entre son travail, sa famille et ses amis. Particulièrement intelligent, le héros de Yo, tambien est diplômé et développe une vie sociale. C’est d’ailleurs au sein de son nouvel emploi qu’il rencontre Laura, assistante sociale de son métier, un peu rebelle, sans attache et faisant fi de toutes formes d’engagements et de règles à suivre. Contre toute attente, entre cette femme et cet homme se développe une amitié des plus fortes. Ces deux êtres se ressemblent bien plus qu’on pourrait le croire au départ : leurs différences ne sont qu’une façade.
- © Happiness
L’opposition entre le handicap et ce que l’on nomme et reconnaît comme la « normalité » tend à se fondre entre Laura et Daniel, tant ils se comprennent. Yo, tambien ne s’interroge pas tant sur les probabilités de la concrétisation d’une histoire d’amour entre ces individus, que sur les transitions qu’ils sont amenés à vivre. Pour nos deux héros, l’âge adulte tarde à arriver ; ils trouvent en l’autre un tremplin pour rebondir et avancer. L’infirmité n’est plus une question de gènes mais se situe dans l’esprit de chacun, dans les barrières créées pour se protéger, par peur ou immaturité. Laura n’a jamais tiré un trait sur son passé familial douloureux et n’arrive pas à s’attacher ; c’est auprès de Daniel qu’elle trouve la force d’avancer et de s’intégrer dans un environnement qui devient véritablement le sien.
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Trouver sa place dans la société constitue donc la réflexion principale de Yo, tambien, qui s’intéresse par ailleurs à une compagnie de danse uniquement composée d’artistes trisomiques. Les cinéastes s’attachent à montrer la singularité de ces personnalités qui parviennent à se créer une identité par le biais d’activités communes. Alors que ces personnages ne maîtrisent pas tous les mots et les nuances de la langue, leurs gestes sont, eux, étonnamment précis ; leurs corps sont puissants, expressifs et leur permettent de faire partager leurs émotions. Ces danseurs sont bien intégrés dans une universalité communicationnelle qui leur offre le bonheur. Ce nirvana est bien l’objet que tous recherchent, quelques soient les difficultés personnelles et les obstacles. Le drôle de duo amical formé par Laura (Lola Duenas troublante) et Daniel (Pablo Pineda, plus que convaincant) se fait l’emblème de ce bonheur existentiel cherché et atteint, rempli d’espoir, pour une existence meilleure.
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