Les espions jouent à cache-cache
Le 7 avril 2022
Un film d’action sud-coréen qui, s’il ne brille ni par la virtuosité de son scénario ou de son esthétique, se distingue des autres films du genre par l’intérêt qu’il porte au concept de justice.
- Réalisateur : Na Hyun
- Acteurs : Yang Dong-kun , Sul Kyung-gu, Park Hae-Soo, Hiroyuki Ikeuchi, Lee El
- Genre : Action, Thriller
- Nationalité : Sud-coréen
- Distributeur : Netflix
- Durée : 2h05mn
- VOD : Netflix
- Titre original : Yaksha: Ruthless Operations
- Date de sortie : 8 avril 2022
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Résumé : Chef impitoyable d’une équipe de forces spéciales, Yaksha se lance dans une mission périlleuse qui le confronte à une multitude d’espions et d’agents. Victime de nombreux pièges et trahisons, il prend à contrecœur le parti d’un inspecteur moraliste envoyé de Séoul.
Critique : Si vous vous attendez à visionner un grand thriller sud-coréen tel Old Boy de Park Chan-wook ou Memories of Murder de Bong Joon-so, vous serez probablement déçus. En revanche, si vous souhaitez un bon divertissement dopé aux coups de poing et aux coups de feu, il ne fait aucun doute que vous vous régalerez durant deux heures.
Bien que son intrigue se déroule dans l’univers complexe des espions, Yaksha, un démon en mission n’est pas un film d’espionnage traditionnel, ses codes se rapprochant bien plus du thriller mafieux (les séquences de nuit ne sont d’ailleurs pas sans rappeler la photographie des films de la saga John Wick). Un procureur sud-coréen est envoyé au cœur de la ville chinoise de Shenyang pour faire la lumière sur des rapports d’espionnage factices et se retrouve au cœur d’une guerre d’espions semblable à une guerre de gangs. Si le synopsis n’a rien d’original en soi, la mise en scène non plus.
- Copyright Jeong Kyung-hwa/Netflix
Le réalisateur Na Hyun ne sort pas de sa zone de confort, en privilégiant tout ce qui fait l’efficacité, mais aussi la banalité, des films d’action de série B auprès d’un public déjà acquis. Pas d’audace visuel, ni de mouvement caméra flamboyant. Des scènes d’action faites de bagarres à mains nues, de balles et de sang, un montage sans éclat qui ne tombe pas dans le piège du "cut" épileptique, une photographie qui se repose sur ses lauriers par la prédominance des séquences de nuit et un filmage sans véritable parti pris esthétique.
Si l’intérêt du film ne réside pas dans sa dimension cinématographique, c’est son traitement du concept de justice qui le rend singulier.
- Copyright Jeong Kyung-hwa/Netflix
Le procureur soutient qu’« on préserve la justice en étant juste » tandis que Yaksha, le chef des forces spéciales, considère que « la justice doit être maintenue par tous les moyens », y compris illégaux.
Au-delà de ce concept, il en est un second tout aussi pertinent : celui de la dichotomie du bien et du mal. Nombre de films nous ont prouvé que la frontière entre les deux n’était pas évidente, et Yaksha ne fait pas exception. En effet, le procureur et le chef des services secrets se battent tous les deux contre le crime et la corruption… mais de part et d’autre de la loi. Cette idée, subversive et controversée, conduit toute la théorie du récit filmique à travers la relation ambiguë qu’entretiennent les deux protagonistes, et fait tout l’intérêt de ce long-métrage convenu estampillé Netflix.
- Copyright Jeong Kyung-hwa/Netflix
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