Le 22 juillet 2019
Flirtant avec la dimension fantastique depuis son premier long métrage, Un été avec Coo, Keiichi Hara embrasse à son tour le merveilleux des contes de fées, comme nombre de réalisateurs japonais. Si les thèmes et théories sont communs à nombre de films du même type, ce Wonderland bénéficie d’une mise en scène singulière et remarquable.
- Réalisateur : Keiichi Hara
- Genre : Animation
- Nationalité : Français
- Distributeur : Art House Films
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 21 novembre 2020 20:40
- Chaîne : OCS Max
- Titre original : Birthday Wonderland
- Date de sortie : 24 juillet 2019
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Résumé : Akané est une jeune fille rêveuse. La veille de son anniversaire, elle se rend chez sa tante antiquaire pour récupérer son cadeau. Dans l’étrange bric-à-brac de la boutique, elle pose sa main sur une pierre magique. S’ouvre soudain un passage secret d’où surgit Hippocrate, un alchimiste venu d’un autre monde. Il veut convaincre Akané qu’elle est la Déesse du vent vert dont parle la légende et qu’elle seule peut éviter la terrible sécheresse qui menace son royaume. Accompagnées par l’alchimiste et son disciple Pipo, Akané et sa tante s’engagent dans un voyage fantastique pour sauver Wonderland.
- © Sachiko Kashiwaba, KODANSHA/2019 Birthday Wonderland Committee
Critique : Habitué à réaliser des films souvent naturalistes, traitant de thèmes sociaux et humanistes (famille, quête de soi, rédemption, écologie, incertitude quant à l’avenir…) et tirant cependant toujours vers le fantastique, Keiichi Hara s’attaque, avec Wonderland, le Royaume sans Pluie, à un scénario dont la structure rappelle celle des contes de fées et des grands blockbusters hollywoodiens.
Tout commence dans un cadre réaliste. La jeune Akané se rend dans la curieuse boutique de Chii, afin de récupérer son cadeau d’anniversaire. Mais la voici visitée par l’étrange alchimiste Hippocrate, qui prétend qu’elle est une déesse capable de faire revenir l’eau dans le royaume qu’il habite. Tel est l’élément modificateur qui enclenche la succession des péripéties. Nous ne mentionnerons pas l’élément de résolution et la situation finale, mais vous l’aurez compris, l’architecture dramatique est on ne peut plus classique.
- © Sachiko Kashiwaba, KODANSHA/2019 Birthday Wonderland Committee
L’univers visuel n’en est pas moins foisonnant : le cadre bucolique et rougeoyant du village de Crête-de-coq contraste avec le gris et le marron citadin de la ville de Nibi – symbole de la rupture et des inégalités entre les villes et les campagnes. De même, la narration se promène sans cesse entre la vie de château que peuvent s’offrir les bourgeois et les bas-fonds urbains, peuplés de SDF alcooliques.
Les paysages arides, aux couleurs brûlantes, assèchent la bouche du spectateur, lui donnant presque soif, pour lui rappeler que l’eau est une ressource précieuse, fragile et rare. Tout ce qui vit existe grâce à l’eau, rappelle l’alchimiste Hippocrate. Ainsi, comme Keiichi Hara tend à le montrer de manière un peu trop appuyée dans son film, c’est l’équilibre du monde et des sociétés qui se trouverait remis en question, si ce liquide venait à disparaître. En outre, à travers l’exploration des négativités de l’âme et de la psyché humaines, incarnées par l’antagoniste Zang, Wonderland rappelle que face à la diminution des ressources naturelles et aux dérives climatiques et environnementales, il est grand temps pour l’Humanité d’agir.
- © Sachiko Kashiwaba, KODANSHA/2019 Birthday Wonderland Committee
Au-delà de l’engagement écologique et humaniste de son réalisateur, le film brille par sa mise en scène audacieuse, qui doit beaucoup à sa photographie : en effet, Hara multiplie les contrastes lumineux, les ombres marquées sur les murs, les surexpositions sur les visages des personnages. On devine évidemment la menace du soleil, au-dessus de terres et de corps peinant un peu plus chaque jour à s’hydrater.
Les couleurs naturelles, douces et pas trop saturées, rappellent la volonté du cinéaste de rester, dans sa création graphique, proche de la réalité de notre monde, même lorsqu’il plonge dans un univers fantastique qui, quant à lui, se veut proche des complexités psychiques et émotionnelles des Hommes.
- © Sachiko Kashiwaba, KODANSHA/2019 Birthday Wonderland Committee
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