Le 14 février 2018

- Réalisateur : Alfred Hitchcock
- Plus d'informations : Site de la Philharmonie de Paris
Dans le cadre d’une série de concerts consacrés aux musiques des films du maître du suspense, la Philharmonie de Paris a eu la très bonne idée de donner à voir et à entendre The Lodger, Les Cheveux d’or, en version française (1926).
Notre avis : Si le cinéma a été longtemps muet et souffrant d’achromatopsie, il a été dès sa création, soutenu par la musique !
Dans les Années folles, lorsque l’on projetait l’un des premiers films du genre thriller, faute de bande-son, la musique était jouée en direct par une formation musicale. Quasiment cent ans plus tard, la Philharmonie de Paris fait revivre aux mélomanes et cinéphiles (dont les fans de Hitchcock), dans des conditions analogues, cette expérience. Mais cette fois c’est l’image qui prend le rôle d’accompagnatrice. Installé sous l’écran, l’Orchestre Symphonique Divertimento, dirigé par la cheffe Zahia Ziouani, interprète la musique originale composée par Olivier Penard.
Dans un style à la croisée de la musique contemporaine, des courants minimalistes et du jazz, la bande sonore de The Lodger contribue à nous faire frissonner dans cette libre adaptation de l’ignoble Jack L’Éventreur. Elle soutient les moments de tension et de drame, elle nous captive. Elle allège en poésie les instants plus intimistes.
C’est réussi. On se régale.
- Zahia Ziouani © Christophe Fillieule
L’orchestre est composé de soixante-dix musiciens, avec une parité homme/femme, chère à la cheffe d’orchestre. Zahia Ziouani est réputée par ailleurs pour son investissement auprès des enfants de Seine-Saint-Denis, qu’elle sensibilise à la musique classique ainsi que par son engagement au sein d’un territoire qu’elle connaît bien pour y être née. Elle dirige aussi l’École Municipale de Musique et de Danse de Stain.
N’est-il pas meilleur moyen en tant que novice de comprendre la musique classique que de commencer par une musique de film ?
The Lodger était considéré par Hitchcock comme l’un de ses premiers polars, le scénario offre toutes les caractéristiques et les codes des films du futur grand maître du suspens : un héros au profil énigmatique et trouble, une jeune femme blonde et séduisante, des meurtres non élucidés, une intrigue où la psychologie est essentielle...
The Lodger sera à sa sortie un véritable succès commercial, il est également connu pour être le premier film dans lequel le réalisateur fait une apparition secrète qui deviendra l’une de ses marques de fabrique.
The Lodger
Film d’Alfred Hitchcock, États-Unis, 1927
Musique d’Olivier Penard
Orchestre Symphonique Divertimento
Zahia Ziouani, direction