Le 6 septembre 2022
En Lituanie, une femme de retour au pays se remémore son amour de jeunesse. Un récit poétique amer ayant pour toile de fond la fin du bloc soviétique.
- Réalisateur : Bojena Horackova
- Acteurs : Fabienne Babe, Andrzej Chyra, Ina Marija Bartaité, Mantas Janciauskas, Laurynas Jurgelis
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Lituanien
- Distributeur : La Traverse
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 7 septembre 2022
- Festival : Festival À l’Est, Festival de Cannes 2020, ACID Cannes 2020, Festival Film La Rochelle 2021
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– Année de production : 2020
Résumé : Vilnius, 1989. Paulius (Laurynas Jurgelis), jeune homme aux airs de play-boy, est venu faire du patin à glace avec un ami étudiant. Il rencontre parmi d’autres étudiants Jana (Ina Marija Bartaité), fille sage qualifiée de première de la classe.
Critique : Sur un principe d’allers et retours dans le temps (1989 et de nos jours), la cinéaste utilise les soubresauts de l’Histoire pour conter une histoire d’amour contrariée. On comprend que Jana qui vit désormais en France n’a jamais revu Paulius. Elle revient au pays pour retrouver un lac où ils se retrouvaient. Seulement, elle a oublié où il se trouve et même son nom.
- © Sedna Films
Même si le récit est fortement conditionné par le fin de l’ère soviétique, la politique n’est pas directement abordée. Paulius a choisi le marché noir parce que pour lui " Il n’y a aucun avenir, il n’y a que le présent". Mais n’est ce pas pour mieux justifier son choix de trafiquer plutôt que de suivre des études ? Jana va être subjuguée par ce mauvais garçon qui n’est jamais là où on l’attend.
Le long métrage montre des personnages presque toujours en mouvement : patinoire, déambulations dans les rues, promenades dans la forêt... Les rares scènes en intérieur montrent des appartements tristes dans lesquels on s’entasse en famille.
Le résultat donne une œuvre d’une poésie mélancolique et sans illusions, qui rappelle l’air de rien comment les anciens pays du bloc communiste attendaient un changement qui n’a jamais vraiment eu lieu.
- © Sedna Films
Rencontre avec la réalisatrice Bojena Horackova
Après une année 2020 sans édition, le festival "A l’Est" de Rouen avait tenu sa seizième édition du 23 au 27 février 2021. En préambule, ses organisateurs avaient proposé deux avant-premières à l’auditorium du Musée des Beaux-Arts, dont celle de Walden, le 23 septembre 2020.
Interrogée par Nicolas Geneix de la revue Positif et professeur au lycée Corneille de Rouen, la cinéaste a expliqué que ce projet a mis sept ans pour voir le jour. Elle a choisi la Lituanie, évidemment comme ancien pays du bloc de l’Est, mais aussi pour la beauté de sa nature.
Elle souhaitait raconter une histoire singulière mais totalement dépendante de soubresauts politiques De plus, elle trouvait intéressant de tourner dans une langue étrangère, ce qui donnait une teneur particulière, mais pas forcément plus compliquée, à sa direction d’acteurs.
Elle tient à souligner l’influence sur son travail, de Jonas Mekas, figure du cinéma underground américain d’origine lituanienne. Elle remercie aussi Sharunas Bartas (*), réalisateur lituanien lui aussi, qui a facilité ses conditions de tournage, et qui fut le père de l’actrice principale Ina Marija Bartaité, malheureusement décédée accidentellement depuis.
* Au crépuscule, son dernier film, a également été programmée en avant-première du festival le 24 septembre.
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