Le 13 avril 2021
Un savant distrait marie sa fille avec son propre assistant. Dans le train qui conduit les jeunes mariés à Amsterdam, un douanier va perturber la nuit de noces. Théâtre platement filmé, sauvé par les dialogues de Jean Anouilh et une savoureuse brochette d’acteurs de composition de l’époque.
- Réalisateur : Léo Joannon
- Acteurs : Pierre Brasseur, Raimu, Pauline Carton, Saturnin Fabre, René Génin, André Alerme, Blanchette Brunoy, Henri Guisol, Sylvia Bataille, Germaine Aussey, Georgius
- Genre : Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Distributeurs Français
- Durée : 1h42mn
- Date télé : 3 avril 2021 23:55
- Chaîne : France 5
- Date de sortie : 26 février 1937
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Résumé : Jules Papillot (Raimu) est un entomologiste réputé mais distrait, qui vit intensément au milieu de ses bocaux peuplés d’insectes dont il attend la reproduction. Il est convenu que son timide assistant Edmond (Pierre Brasseur) épouse sa fille Paulette (Sylvie Bataille) à qui il est déjà fiancé. Les jeunes mariés partent en train à Amsterdam pour leur voyage de noces. En pleine nuit, le jeune marié va être traumatisé par l’intervention d’un douanier qui leur demande : "Vous n’avez rien à déclarer ?". Au retour, Edmond se confie à son beau-père qui va prendre l’affaire en main à sa manière.
Critique : De Léo Joannon, cinéaste plus que moyen, l’histoire retient surtout sa participation active au régime de Vichy. Après la guerre, il a réalisé le dernier film du duo Laurel et Hardy, Atoll K en 1951, qui sera un échec total. Ensuite, il se tourna vers des œuvres édifiantes d’obédience catholique.
Dans les années 30, il produisait des divertissement dont, comme ici, des adaptations de vaudeville. Le sujet de Vous n’avez rien à déclarer ? est tout de même un peu douteux pour une comédie, puisqu’il tourne autour de l’impuissance d’un jeune marié. De cet argument, le récit va entraîner le personnage de Raimu vers un psychiatre obsédé, une ancienne conquête devenue dame pipi, un duo père-fils de pique-assiettes... tout ce petit monde va se retrouver dans un cabaret un peu olé-olé !
Sur ces seuls arguments, le film ne présenterait guère d’intérêt. Mais c’est sans compter la présence de Jean Anouilh comme coscénariste et dialoguiste. Certaines répliques, souvent à double sens, font mouche. L’excellente distribution participe aussi largement à les mettre en valeur.
Raimu, savant à l’air endormi, qui mange la moitié de ses mots, toujours à la limite du cabotinage, est assez incroyable. Autour de lui, une brochette de comédiens rompus à l’exercice, s’en donnent à cœur joie : Pauline Carton, dans le personnage de la dame pipi joyeuse, André Alerme en profiteur sans scrupules, ou encore René Génin en assistant bègue. Sans oublier Saturnin Fabre, impérial comme toujours, qui joue un psychiatre raide et soupçonneux. Le soir, ce dernier court après les petites danseuses de cabaret. Chez les plus jeunes, on trouve Sylvie Bataille qui venait d’illuminer Partie de campagne de Jean Renoir (1936) et Pierre Brasseur, tout fluet, dans un emploi étonnant de timide maladroit, quand on connaît la suite de sa carrière.
La pièce de théâtre, due à Maurice Hennequin et Pierre Veber, avait déjà été adaptée en 1916 par Marcel Simon et le sera de nouveau en 1959 par Clément Duhour. La distribution sera composée de Darry Cowl, Pierre Mondy, Jean Poiret, Jacqueline Maillan... et dans un petit rôle de servante, Pauline Carton !
D’après la pièce de Maurice Hennequin et Pierre Veber.
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