Touched for the very first time
Le 18 juillet 2018
Un récit estival solaire, autour du mythe de la sirène. Candide, mais rafraîchissant
- Réalisateur : Keren Ben Rafael
- Acteurs : Michael Aloni, Evgenia Dodina, Joy Rieger, Manuel Elkaslassy
- Genre : Mélodrame
- Nationalité : Israélien, Français, Belge
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 25 juillet 2018
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– Festival de Cannes 2018, sélection Ecrans Juniors
– Festival de Tribeca 2018 : prix d’interprétation féminine
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Résumé : À Kiryat Yam, petite station balnéaire au nord d’Israël, tout semble s’être arrêté. Lana, 16 ans, s’est jurée de lutter contre l’immobilisme et la résignation. Elle est loin d’imaginer que la rumeur d’une sirène va réveiller sa ville de sa torpeur et lui permettre enfin de vivre.
Notre avis : A l’occasion de son premier long-métrage, Keren Ben Rafael a tourné, en toute humilité, un film dans une station balnéaire israélienne. Que l’on ne se trompe pas, le résultat est loin de se limiter à un simple film de vacances puisque la réalisatrice signe une fable fantastique des plus rafraichissantes. Et, encore une fois, il est bon de préciser que l’argument « fantastique » n’a pas vocation à effrayer les puristes du cinéma-vérité mais, bien au contraire, à nous inviter dans le quotidien parfaitement réaliste, et profondément morose, de personnages féminins dont le principal point commun, hormis les liens du sang qui les unissent, est le doux espoir de voir leur quotidien égayé par un peu d’imagination. A partir de là, l’excellente idée de la réalisatrice de ne jamais filmer la fameuse sirène au cœur de toutes leurs conversations alimente un peu plus ce besoin universel de se retrouver derrière un imaginaire commun et d’y voir une représentation de ses propres espoirs.
- Copyright Pyramide Films
Entre une gamine de 6 ans qui ne trouve pas sa place parmi les adultes qui l’ont accueillie après la récente mort de sa mère, une adolescente dont la seule obsession semble être d’être dépucelée et une quarantenaire qui essaie tant bien que mal de faire tourner son bar mis en difficulté par son ex-amant de maire, on peut comprendre qu’il faille au moins l’intervention d’une créature mythologique pour donner à leur histoire des allures de feel-good movie. C’est en tout cas le pari de Ben Rafael, qui nous livre un triple-portrait de femmes, derrière lesquels chacun –tous sexes confondus– pourra aisément se retrouver tant elles incarnent toutes trois un modèle de par leur détermination à voir leurs rêves respectifs devenir réalité.
Il est bon de savoir que, en hébreux, « sirène » se traduit par « vierge de la mer » pour saisir l’importance de la thématique de la virginité qui a donné son titre au film. C’est aussi elle qui pilote l’histoire de Lana, âgée d’une quinzaine d’années et mue par toutes les incertitudes que cela implique, qui prend la place centrale du scénario. Sa rencontre – pourtant loin d’être, dans un premier temps, qualifiable de romantique – avec Chipi, un trentenaire avec qui elle va vivre une bluette aurait pu apparaître, du fait de leur différence d’âge, comme moralement dérangeante. Pourtant, l’énergie que dégage la jeune Jon Rieger et le charme immature de Michael Aloni nous font oublier les diktats du politiquement correct et participent à rendre leur relation d’autant plus séduisante. Et alors, comme elle, on se laisse porter par cette idylle tant attendue avec ce bel inconnu qui, telle une sirène, lui est apparu comme tout droit sorti de la mer.
- Copyright Pyramide Films
Derrière ce sympathique récit estival, entièrement filmé en bord de mer et profitant de la lumière solaire, l’écriture de Keren Ben Rafael souffre inévitablement de quelques carences, à commencer par celui de ne pas sembler mener l’ensemble de ses sous-intrigues jusqu’à leur terme. Celle qui lui fait office de clôture semble d’ailleurs à ce point inaboutie qu’elle laisse derrière elle un étrange goût amer. Heureusement pour elle, et pour nous, la modestie des moyens mis en œuvre transcende la délicatesse et la sincérité avec lesquelles elle a imaginé toutes les relations entre ses personnages ainsi que la finesse avec laquelle elle a su traiter l’importance accordée aux on-dit, en particulier dans un microcosme plombé par la routine. Le résultat est donc un petit divertissement familial, sans grande ambition sinon celle de nous rappeler combien la croyance en des lendemains meilleurs est la force la plus fédératrice de l’Humanité.
- Copyright Pyramide Films
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