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Le 18 juin 2002
La confrontation d’une très téméraire demoiselle de bonne famille avec la nature sauvage.
La confrontation d’une très téméraire demoiselle de bonne famille avec la nature sauvage.
Fin des années 20. Qui est cette jeune femme au nom digne d’une héroïne de la Bibliothèque rose ? Pourquoi retourne-t-elle en Afrique quelques années après une expédition qui s’est soldée tragiquement par la mort de son père, célèbre naturaliste, tué par un lion ?
Vivienne de Watteville n’a pas encore trente ans, elle est intrépide, déterminée, énergique et totalement inconsciente. Son intention n’est-elle pas de "se lier d’amitié avec les animaux" ? Tout en les photographiant. Simple prétexte : elle est si inexpérimentée qu’elle n’imagine même pas qu’un téléobjectif lui faciliterait la tâche.
Rien ne la fait dévier de son projet, ni les terribles attaques de la malaria, ni les charges des rhinocéros, ni les lions affamés qui rôdent chaque nuit autour du campement. Les débuts sont rudes mais Vivienne de Watteville est du genre coriace. Elle aime "l’aspect brillant du danger" qu’elle affronte d’un pied de nez, assistée par des boys souvent perplexes, parfois rétifs aux projets saugrenus et périlleux de leur entêtée et insouciante memsahib, mais toujours protecteurs, tel Jim qui "aurait voulu peindre le mot "DANGER" en grosses lettres rouges sur chaque arbre".
Comme elle le raconte d’une plume agile dans Un thé chez les éléphants, première partie du récit de son voyage au Kenya [1], la voici promue "médecin" des Masaïs, pansant les plaies et soignant les fièvres et les douleurs à grands coups de sel d’Epsom et de quinine, partant seule ou accompagnée pour ce qu’elle appelle des "promenades", pêchant dans une petite rivière qui lui rappelle les Cornouailles, détalant comme un lapin après s’être trop approchée des éléphants, peignant une aquarelle de la montagne qu’elle vient de gravir en une ascension plus qu’épique, rugissant de concert avec les lions, écrivant son journal, observant les plantes, les insectes, les oiseaux, prenant chaque soir son bain (il faut croire qu’elle avait emporté une baignoire !), sortant de sa tente à l’aube, en peignoir et pantoufles, se faisant servir son thé dans la vieille théière d’émail bleu rescapée de l’expédition lors de laquelle son père a péri, étudiant les étoiles dans un traité d’astronomie de Flammarion, écoutant sur son phonographe des trios de Schubert et de Haydn...
La voici surtout apprenant "la beauté de cette solitude si éloignée du monde, si libre et si protectrice", comprenant ce qu’au fond d’elle-même elle est venue chercher dans la savane aride, à la frontière du Kenya et du Tanganyika, et qui se résume en un mot : l’harmonie.
Et même si elle déplore de ne pouvoir "décrire que d’une façon boiteuse ce bonheur qui vous transporte dans un royaume qui passe les mots", rendons hommage à cette attachante voyageuse de les avoir trouvés, ces mots relatant avec profondeur et humour un voyage peut-être lointain mais surtout intérieur.
Vivienne de Watteville, Un thé chez les éléphants, traduit de l’anglais par G. Jean-Aubry, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2001, 252 pages, 8,54 €
[1] La seconde partie du voyage de Vivienne de Watteville est publiée chez le même éditeur, sous le titre de Petite musique de chambre sur le mont Kenya
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