Un Monde Entre Nous – la critique du film

Notre avis : Il y a matière à être frustré au visionnage de Un Monde Entre Nous. Une nouvelle fois dans le domaine de la science-fiction l’on assiste à la mise en image d’un concept déceptif tant le film peut vendre du rêve avec ses quelques phrases d’accroche, jouant habilement sur la carte de l’évasif pour ne pas trahir ce qu’il est en réalité : un teen movie usé dans ses codes. Et ce détournement d’une idée de base passionnante fatigue, parce qu’il balaye tout l’intérêt scientifique (en terme biologique, physionomique et psychologique) qui y est liée par un récit empêtré dans des clichés rabâchés encore et encore. Si bien qu’au final, toute la partie sur Mars semble n’exister que dans le but de justifier par l’exagération l’impossibilité d’une relation entre deux personnages éloignés par à peu près 228 000 millions de kilomètres. Gardner aurait pu souffrir d’une tout autre maladie l’empêchant de quitter un centre médical situé en Suisse, le film ne s’en serait retrouvé aucunement touché dans ses grandes lignes. Aucun usage intéressant n’est fait de ce postulat malgré un premier quart d’heure plutôt sérieux avec la problématique d’élever un enfant sur Mars dans le plus grand secret. Cependant Un Monde Entre Nous n’expose que le nécessaire au déroulement de son intrigue prévisible et grossière dans son usage fonctionnel des conséquences de son sujet, que ce soit pour la progression de son récit, ou bien juste comme ressort comique et dramatique désuet.

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Voir le film s’empêtrer dans le stéréotype de l’étranger découvrant une toute nouvelle société agace par son absence totale d’intérêt et d’innovation, cédant à cette facilité humoristique rarement employée dans le cinéma de divertissement (n’est-ce pas ?). Pourtant dans cet amoncellement de péripéties prévisibles parfois parsemées d’une musique pop rock à base de chœur à la con pour bien montrer qu’il reste de l’espoir, l’alchimie entre le martien et la lycéenne de 27 ans étonne et offre de beaux instants de complicité. Là est bien le paradoxe pour Un Monde Entre Nous, on peut se sentir énervé devant un gâchis de potentiel pareil, pour autant le moment passé devant ne fut pas désagréable. Bien qu’extrêmement condensée, la relation entre les deux protagonistes sonne vraie, et par conséquent leur amourette teenager aussi (entendez par là qu’elle déborde ras la tronche de passion). Un défaut sans en être un puisqu’elle réserve d’agréables séquences très sensibles et pures, malgré une propension bien trop importante à vouloir les transformer en bouillie niaise. Un Monde Entre Nous joue au funambule, chute souvent, mais reste attaché au fil grâce au lien unissant ses deux personnages principaux. A deux doigts du ratage.

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