Oscar Wilde platement adapté par Oliver Parker
Le 2 août 2020
Un dandy anglais va aider les Chiltern, ses amis touchés par un scandale mondain. Le Britannique Oliver Parker ne rend pas vraiment hommage à son concitoyen Oscar Wilde, en tirant son film vers le vaudeville traditionnel.


- Réalisateur : Oliver Parker
- Acteurs : Cate Blanchett, Julianne Moore, Jeremy Northam, Rupert Everett, Minnie Driver, Peter Vaughan
- Genre : Comédie sentimentale
- Nationalité : Britannique
- Durée : 1h37mn
- Titre original : An Ideal husband
- Date de sortie : 15 décembre 1999

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Résumé : Londres, fin du XIXème siècle, Sir Robert Chiltern (Jeremy Northam), homme politique en vue et son épouse Lady Chiltern (Cate Blanchett) reçoivent en leur hôtel particulier, toute la bonne société. Parmi les invités, Lord Goring (Rupert Everett) bien sûr, l’ami fidèle, dandy exentrique et volage, mais aussi Madame Cheveley (Julianne Moore), revenue d’Autriche, par qui le scandale arrive.
Critique : Oliver Parker adapte ici avec fidélité la pièce éponyme d’Oscar Wilde. Les personnages de l’écrivain anglais sont tout autant graves que futiles, c’est ce qui fait tout le charme de son style et de cette histoire en particulier.
Une première version, britannique également, a été tournée en 1947, sous la direction d’Alexander Korda, avec Paulette Goddard et Michael Wilding.
Le couple Children, bourré de principes comme l’honneur, la droiture et la fidélité, va devoir d’adapter aux cruelles réalités de le vie mondaine londonienne, la politique n’en étant qu’un ressort comme les autres. Lord Goring, mondain blasé, plus si jeune, navigue de salon en salon, de conquête en conquête. Il emploie son énergie à fuir son père, qui ne cherche qu’à le marier et à trouver chaque jour un nouvel aphorisme qu’il teste sur son valet. Le premier d’entre eux est celui qu’il applique à la lettre : "S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui dure toute la vie".
La reconstitution est impeccable, les costumes sont somptueux, mais c’est tellement monnaie courante pour ce type de production que cela ne distingue pas ce film d’autres réalisations analogues.
Si le casting est presque idéal, avec principalement Rupert Everett, le dandy vieillissant, Cate Blanchett en presque parfaite épouse et Julianne Moore, en femme sulfureuse autant crainte que désirée, la mise en scène, elle, est loin de l’être : sans grand relief, caricaturant un peu trop ses personnages et faisant glisser l’intrigue vers un vaudeville qui ne rend pas vraiment hommage à l’écrivain, c’est le moins que l’on puisse dire.
Restent les dialogues tout droit sortis de la plume d’Oscar Wilde, qui ne doivent rien à Oliver Parker. Un dernier exemple, toujours mis dans la bouche de Lord Goring : "Rien n’est plus dangereux que d’être trop moderne. On court le risque de se démoder d’un seul coup. J’ai connu beaucoup de cas de ce genre".
Oliver Parker ne s’avouera pas vaincu puisqu’il adaptera ensuite de nouveau Oscar Wilde : L’importance d’être constant ("The Importance of Being Earnest", 2002), avec de nouveau Rupert Everett, mais aussi Colin Firth et Le portrait de Dorian Gray("Dorian Gray" 2009), avec Ben Barnes et à nouveau Colin Firth.