Le 3 novembre 2022


- Dessinateur : James Harren
- Coloriste : Dave Stewart
- Collection : Contrebande
- Genre : Action , Horreur, Science-Fiction
- Editeur : Delcourt
- Famille : Comics
- Date de sortie : 19 octobre 2022
- Durée : T.1
Préparez-vous à recevoir une dose comic d’ultra-mega-violence !
Résumé : Sur Terre, une maladie venue de l’espace contamine les humains, les transformant en kaïjus titanesques et déformés. Le seul espoir réside dans les UltraMegas, trois hommes choisis par une entité cosmique déterminée à vaincre ces monstres...
Critique : Comment renouveler un genre lorsqu’il a été récemment déjà modernisé, voire compressé ? Ultramega, en passant derrière Pacific Rim, (qui a eu droit à une suite assez catastrophique), les remake de Godzilla et Attack on Titan, pouvait apparaître comme une énième œuvre un peu clichée pour justifier de gigantesques combats que la titanomachie avait inspiré. Et pourtant, ce premier tome piloté par James Harren parvient à imposer un style et une empreinte forte : d’abord un poil ironique, proche de la farce, il prend un virage horrifique, que le gore ne gomme pas, mais au contraire polit, approfondit, faisant rebondir les péripéties comme autant de scènes différentes, qui pourraient apparaître même discontinues. Ainsi, l’affrontement monumental du début, comme une parodie brutale d’un combat de Power Ranger, sert de référence pour un spectacle parodique dans un chapitre suivant, grotesque combat rappelant une corrida ou un combat de gladiateurs. Au centre, un oeil gravite, des forces sont en présence, dessinant un destin plus large que ce que ce premier tome veut bien offrir.
© Delcourt / Harren
De même que son scénario part dans des positionnements différents, le dessin de James Harren se veut déroutant : inspiré par Mignola, il décide cependant de lui donner un ton sanglant beaucoup plus tranchant que lorsqu’il travaillait sur la BPRD, faisant cracher les bouches et orifices, coupant les membres et tentacules comme dans un bon manga d’horreur, aucun personnage ne semblant d’ailleurs à l’abri d’une mort ou pire, d’une contamination kaïju. Car ces atroces mutations ont, là encore, un parti pris qui oscille entre la terreur impeccable et le ridicule jubilatoire, laissant le lecteur décider d’une page à l’autre s’il veut prendre la menace au sérieux, ou encore retenir sa respiration lorsqu’un bébé doit échapper à une inondation de sang.
© Delcourt / Harren
Ultra violent mais pas que, Ultramega réveille le côté kaïju contre superhéros très 90’s où les villes sont rasées, mais pas que, donnant un vertige d’horreur et de satire impressionnants pour son début.
216 pages – 19,99 €