Trust the man (Chassé-croisé à Manhattan) - la critique

Une comédie dramatico-sentimentalo-comique sympathique, au casting soigné, parsemée de franches tranches d’humour, mais terriblement futile.

L’argument : Rebecca et Tom, Tobey et Elaine. Deux couples new-yorkais, le premier la quarantaine, le second la trentaine. Elles sont soeurs, ils sont les meilleurs amis. Elles travaillent, eux non. Surtout, ils n’ont pas les mêmes désirs...

Notre avis : New York, ses cafés, ses rues, ses taxis, ses psys, ses restos branchés, et ses beaux couples en pleine crise existentielle, Trust the man, nouveau film de Bart Freundlich, le mari de Julianne Moore, est indéniablement à classer dans la catégorie "les problèmes des riches nous concernent", un genre dont le cinéma semi indépendant américain s’empare chaque hiver pour nous servir de jolis plans de New York (Los Angeles restant le domaine réservé des super riches et des gangsters) et des histoire de cœur-cul souvent ras les pâquerettes (avec un des héros cancéreux, de préférence une très belle femme). Qu’on se rassure, Trust the man se sort de l’exercice plutôt brillamment. Bien que futile, son propos ne manque pas d’humour et séduira aussi bien les hommes que les femmes.

Il s’agit ici d’une bonne vieille histoire de couples arrivés au point critique de leur relation, un marié avec enfants qui ne prend plus son pied au lit, et l’autre pas d’accord sur le mariage et les enfants (elle en veut, pas lui). L’originalité de Trust the man est de faire de ces messieurs des hommes au foyer, qui passent leur temps entre les gosses et les cafés de Manhattan, peinards, pendant que ces dames se crèvent au boulot. Mais c’est surtout son petit côté Sex & the city qui fait mouche. Les histoires de cœur ne sont très originales, à peine s’attache-t-on au couple Tobey-Elaine, mignon tout plein. Les histoires de sexe de Tom (savoureux David Duchovny, si si, c’est possible) et Rebecca (Julianne Moore, qui ne rate jamais un film de son mari) sont en revanche prétextes à quelques belles scènes comiques (notamment une narration de film porno par Rebecca pour son homme, plutôt croustillante, et une séances de thérapie de groupe pour obsédés sexuels, excellente).
Maggie Gyllenhaal et Billy Crudup, dans les rôles d’Elaine et Tobey, sont eux aussi très bien, et quelques seconds rôles gentiment barrés (notamment James LeGros en chanteur country qui "goûte" les femmes...) les accompagnent plutôt correctement. Finalement, le propos sentimental et dramatique de Trust the man ne fait pas le poids face à son côté comique, plutôt réussi. C’est dans ses petits moments de folie, heureusement assez nombreux, qu’il sauve sa peau.