Série « ados » en devenir. Tout dépend de ses créateurs et de Dieu Netflix.
Le 24 juin 2019
Une énième série « ado » qui se cherche, mais dont tous les ingrédients pour la saison 2 sont bien disposés sur le plan de travail de la cuisine des scénaristes. À Netflix de décider…
- Acteurs : Brianna Hildebrand, Kiana Madeira, Quintessa Swindell
- : Netflix
- Durée : 10 épisodes de 21 à 29 minutes
- VOD : NETFLIX
- Chaîne : Netflix
- Date de sortie : 14 juin 2019
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Résumé : Elodie qui tente de se faire à sa nouvelle vie chez son père après un drame familial, reprend son addiction à la cleptomanie et rencontre Moe et Tabitha dans un groupe de parole.
Avis : En attendant les nuits des 4, 5 ou 6 juillet (selon votre capacité d’endurance en binge-watching), pour suivre le bombardement interplanétaire de la saison 3 de Stranger Things attendue comme le retour du Messie, Netflix, histoire de s’échauffer, nous propose depuis le 14 juin une nouvelle série « ados », Trinkets (bibelots/babioles en français).
- Copyright Netflix
Comme pour toute série qui se respecte, l’écriture et la réalisation du premier épisode sont hautement stratégiques, car elles doivent accrocher le spectateur. Allez, petit rappel du b-a-ba :
a) posez le pitch de départ, comme au « player » de Netflix, avant qu’il sorte le carnet de chèques. Trinkets, c’est la chronique d’Elodie, ado triplement mal dans sa peau : tourmentée après le décès de sa mère et contrainte de vivre chez son père, lesbienne pas encore « assumée » et enfin kleptomane. Ça le fait, bonne base pour des situations, et kleptomane en plus, malin ! Bon, ça se passe où et quand ?
b) plantez le décor. Trinkets se déroule à Portland de nos jours, et c’est rude pour Elodie qui vivait sous le soleil d’Albuquerque. On navigue entre lycée, maisons des uns et des autres, bars, boîtes et le groupe de parole de kleptomanes. Ok, et les amies d’Elodie ?
c) présentez les personnages secondaires. Moe vit seule avec sa mère infirmière. Quant à Tabitha, elle a toujours papa et maman, et n’est pas vraiment dans la misère. Toutes les deux ont un boy friend, sont également des voleuses compulsives et vont au groupe de parole avec Elodie. C’est bon, les cases « amorces d’intrigues » sont bien cochées. Bien, et en ce qui concerne le rendu ?
d) introduisez les codes de réalisation et direction artistique. Trinkets remplit le contrat, avec sa typo générique et un gimmick de réalisation pour les scènes de vols dans les magasins, filmées au ralenti avec plans « beauty » des bibelots volés et bande-son pop.
e) et surtout terminez l’épisode 1 avec une question, à défaut du cliffhanger qui tue sa race, pour que l’on chope la télécommande et enchaîne illico sur l’épisode suivant.
Et là, c’est (presque) le drame !
Comme on dit en marketing, il faut savoir donner la chance au produit, car il faut avouer que l’épisode 1 loupe vraiment le coche, même les suivants, et nous laisse sur notre faim ; sauf que curieusement, on continue. Déjà, parce qu’on a faim et que comme c’est plutôt bien cuisiné, on ne souffre ni d’indigestion, ni d’ennui. Bref, il y a un truc.
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- Copyright Netflix
Malgré une accumulation de clichés, les scénaristes ont voulu - ou dû - cocher trop de cases du genre, en vrac, scènes dans l’éternel couloir à placards du lycée, importance du foot avant la fac, fils à papa en BMW, addiction aux smartphones, bal du lycée, soirées et bars, auxquels on ajoutera les ralentis répétitifs et de lourdingues placements marques (Adidas, Hollister, Apple, etc.) Trinkets se révèle finalement une série plus vicieuse, pour au moins trois bonnes raisons :
On commencera déjà par une très bonne interprétation, avec en tête Brianna Hildebrand (Elodie) échappée de la franchise DeadPool, et deux jeunes femmes à surveiller, la canadienne, Kiana Madeira (Mae) et Quintessa Swindell (Tabitha).
Ensuite, le format court en 10 épisodes de 21 à 29 minutes (donc parfait pour une soirée binge watching) sauve la mise narrative et évite la dilution dans les intrigues secondaires qui servent parfois plus à remplir qu’à nourrir l’arc narratif principal.
Et enfin, conséquence certaine du choix du format et qui finit par rendre Trinkets attachante, c’est le souffle narratif de sa seconde partie avec une écriture plus serrée, qui bifurque vers un récit choral plus émouvant, où toutes les intrigues secondaires se nouent, pour donner une épaisseur à ces trois ados qui s’apprêtent à devenir des femmes. L’épisode final clôt la saison avec une série de plans, dont un cliffhanger lâché comme ça, pouf, et donc autant de portes ouvertes pour la suite. Ainsi, au bout de cette saison, malgré un démarrage en demi-teinte, l’équipe d’écriture a semé et récolté assez d’ingrédients pour cuisiner une saison 2 plus dense et mature, et espérons-le, se débarrasser des additifs clichés du genre. Affaire à suivre.
PS : Inutile de souligner la bande son qui ravira tous les ados, la playlist habituelle étant déjà dispo sur Deezer & co.
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