Le plat était loin d’être parfait
Le 5 octobre 2011
Un plat sucré, qui manque pourtant fortement de saveur...
- Réalisateur : S.J. Clarkson
- Acteurs : Freddie Highmore, Helena Bonham Carter, Oscar Kennedy, Ken Stott, Victoria Hamilton
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Britannique
- Date de sortie : 5 octobre 2011
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– Durée : 1h32mn
Un plat sucré, qui manque pourtant fortement de saveur...
L’argument : Voyage dans l’Angleterre des années 1960, évocation nostalgique d’une époque révolue, Toast est une histoire douce-amère et poignante, rythmée par les chansons de Dusty springfield. "Un cuisinier qui écrit" : c’est ainsi que se définit Nigel Slater, par ailleurs animateur de sa propre émission de télévision à la BBC. Adapté de son livre de souvenirs, Toast est une lettre d’amour aux goûts et aux odeurs de l’enfance qui l’ont accompagné dans son passage à l’âge adulte, et un délicieux mélange de larmes et de rire. Car, à la mort de sa mère, l’enfant dispute l’amour de son père à la gouvernante à coup de... bons petits plats.
Notre avis : Soyons honnêtes : nous n’attendions pas d’étincelles de ce film sur l’enfance et l’adolescence du célèbre (du moins Outre-Manche) cuisinier Nigel Slater. En effet, si l’on met de côté la réussite du Festin de Babette ou, dans l’animation, de Ratatouille, le cinéma nous a rarement gâté en matière de film "culinaire" : Waitress, Vatel, Chocolat, Le Goût de la vie, Julie et Julia... La sauce ne prend pas toujours et la sensation d’écoeurement n’est jamais très loin. Toast ne déroge pas à la règle, même si le spectacle est loin d’être déplaisant.
Couleurs chaudes et agréables, quelques scènes aussi amusantes que bien senties : tout n’est pas à jeter. D’autant que le film a su se doter d’un casting impeccable : que ce soit le jeune Oscar Kennedy, très convaincant en gamin perturbé par la mort de sa mère et attiré très tôt par la cuisine, le méconnu Ken Stott en père plus humain qu’il n’y paraît ou la grande Helena Bonham Carter, savoureuse en gouvernante puis belle-mère légèrement vulgaire, chacun apporte un peu de goût à un film légèrement insipide.
Pas évident il faut dire de nous captiver par une intrigue se limitant la plupart du temps à une opposition assez grossière entre ces différents protagonistes, où finalement seul celui du père évolue sensiblement. Pour le reste, on devra se contenter d’un héros peu charismatique ayant pour seul but dans la vie de cuisiner et d’une belle-mère finalement beaucoup moins antipathique que ne cherche à la montrer la réalisatrice. On a beau apprécier cette démarche consistant à ne montrer personne tout noir ou tout blanc durant 90 minutes, on ne peut s’empêcher de trouver le temps un peu long.
La raison principale est que nous nous prenons plus d’attachement pour le personnage de Bonham Carter (Miss Potter), bien plus méritante et dynamique, que pour le jeune Nigel, ne faisant jamais aucun effort d’amabilité et de partage au point de finir par nous agacer terriblement. Non pas que nous soyons, loin de là, pour les petits garçons modèles, mais à ce niveau d’énervement, cela devient problématique.
D’autant que niveau rythme et enjeux, ça coince aussi : entre questions existentielles captivantes (Nigel réussira t-il une meilleure meringue au citron que Miss Potter ? C’est les candidats d’Un dîner presque parfait qui vont se régaler...) et intrigues secondaires traitées à l’arrache (l’homosexualité de l’apprenti cuisinier), il n’y a rien de bien croustillant à se mettre sous la dent.
Rien n’est vraiment indigeste dans cette reconstitution gentiment illustrative de l’Angleterre des années 60, mais la cuisine reste encore une fois trop fade pour nous passionner.
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