Tizombi . T1 . Toujours Affamé - La chronique BD

Le format est classique : 48 pages de gags en une ou deux pages, voire trois pour le premier gag qui pose les personnages de la série. Car Tizombi n’est pas seul dans l’assouvissement de sa fringale permanente. Accompagné de corpulent Fat Al et de l’élégante Tékaté, deux autres zombies affamés également, et sous la surveillance de Tribiade, l’ancien à la calotte crânienne absente, Tizombi s’ennuie peu, et nous encore moins. Mais son quotidien prend des allures de paradis – si c’est possible - avec l’arrivée de Margotik, jeune gothique bien vivante en recherche d’un lieu inspirant et surtout en fuite de parents en état de dispute permanente. Entre la vivante et le mort, le courant va passer et Tizombi va autoriser Margotik à s’installer dans son cimetière. Et la jeune fille va composer des poèmes à la gloire de ce monstre si mimi.
L’humour, car c’est une série certes violente, sanglante mais humoristique, vient de la découverte du mode de vie des Zombies et de leur univers par Margotik, qui, assez rapidement, ne s’offusque plus des appétits démesurés de ses nouveaux amis et voient mourir charmante voisines, touristes égarés, sans pour autant en perdre l’inspiration. Ne serait-elle pas un peu psychopathe, cette Margotik ?
Et surtout, c’est l’excès de gore qui prend le dessus et dérouille nos zygomatiques. On repense un peu à un Brain Dead, avec ces morts qui volent, ces cervelles qui tâchent et ces dents qui raffolent de la bonne chère-chair au choix !
Un anti-héros dont l’unique objectif est de manger, toujours et encore plus, voilà qui change un peu la donne. Et pour le rire, quelques clins d’œil aux films et séries de ce genre – non, nous n’avons pas cité Walking Dead -.

Les dessins de William et les couleurs d’Elodie Jacquemoire mettent en avant le côté sombre de cet univers mais savent aussi laisser percer l’humour que Cazenove distille au fur et à mesure des planches. A côté de cela, ce sont des pistes de développement de l’histoire, comme les portes dimensionnelles, qui apparaissent.
Et cerise sur le gâteau, la pointe saignante de rire apparaîtra à ceux qui savent prendre le temps de parcourir les cases, et surtout de lire les noms inscrits sur les pierres tombales de ce charmant petit cimetière où il ne fait pas bon traîner si vous êtes en bonne santé.

Tizombi est une jolie découverte, à ne surtout pas réserver aux enfants si vous voulez leur éviter les cauchemars nocturnes. Si la série se développe, il faut espérer que les gags sauront se renouveler, car le cimetière, souvent riche en histoires, peut se révéler parfois limité si on n’y prend garde. Mais laissons Tizombi profiter de son enfance avant de le pousser vers l’adolescence...