Mad Max in love
Le 10 mars 2019
Après Mad Max, Mel Gibson jouait à l’autiste amoureux dans l’adaptation d’une romance de Colleen McCullough.
- Réalisateur : Michael Pate
- Acteurs : Mel Gibson, Piper Laurie, Alwyn Kurts
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Australien
- Durée : 1h45mn
L'a vu
Veut le voir
Après Mad Max, Mel Gibson jouait à l’autiste amoureux dans l’adaptation d’une romance de Colleen McCullough.
L’argument : Adulte en apparence, Tim n’en demeure pas moins un enfant. Un être innocent et naïf pour les uns, un attardé mental pour les autres. Sa vie bascule lorsqu’il fait la rencontre de Mary Horton, séduisante quadragénaire qui l’engage pour des petits travaux. De ces deux êtres va naître une amitié qui va rapidement se transformer en amour. Mais sauront-ils préserver cette relation du monde extérieur ?
Notre avis : Tourné juste après le premier épisode de Mad Max, il est peu dire que Tim n’a pas eu le même destin que son illustre prédécesseur. Manifestement sorti en vidéo avec pour seul argument la présence du grand Mel au générique, cette production australienne racontant l’histoire d’amour entre une femme mûre et un jeune homme, attardé mental, n’est en définitive pas aussi mauvaise que l’on aurait pu le redouter. Unique réalisation de l’acteur Michael Pate (vu notamment chez Mankiewicz et Sturges), Tim souffre avant tout de la comparaison avec Breezy de Clint Eastwood, réalisé six ans auparavant, où ce dernier abordait un sujet sensiblement proche. Seulement, alors qu’Eastwood réussissait à provoquer quasiment à chaque instant l’émotion, que ce soit par la délicatesse avec laquelle il traitait ses deux personnages principaux, ou encore l’évolution de leur relation, toujours crédible, Pate montre les pires difficultés à faire ressentir au spectateur de telles sensations. Pourtant, sa mise en scène, plate au possible, présente paradoxalement quelques avantages : l’œuvre ne tombe ainsi jamais dans un pathos insupportable et mièvre, et évite l’esbroufe visuelle. De plus, alors que l’on aurait pu craindre la caricature grossière des « petites gens », on se prend de sympathie pour les parents de Tim, brave couple qui, malgré un trait un peu forcé, évite sans problème l’image habituelle de la famille odieuse et brutale.
Seulement, nous ne sommes jamais surpris par le déroulement du film, que ce soit dans la tournure que va prendre la relation entre Mary et Tom, où encore les réactions de la sœur de Tim, comme s’il fallait irrémédiablement, pour chaque film traitant de la question du handicap, un personnage intolérant, d’autant qu’ici, celui-ci n’est ni efficace, ni vraiment cohérent. L’ensemble de l’œuvre n’est d’ailleurs jamais vraiment crédible, la faute à un déroulement assez mollasson et à des dialogues banals, ne réussissant jamais à nous convaincre des pouvoirs de séduction que peut avoir Tim sur Mary, physique excepté bien entendu.
Heureusement, Mel Gibson s’avère à la hauteur dans un rôle qui pouvait apparaître pourtant très casse-gueule, restant toujours dans une retenue qui lui va à ravir. Pourtant, ce n’est pas lui le principal argument du film, qualitativement du moins : c’est bien Piper Laurie. Principalement connue pour sa superbe interprétation dans L’Arnaqueur et du grand public pour son rôle non moins mémorable de la mère de Carrie dans le fil éponyme, celle-ci fait ici étalage de tout son talent : nuancée, subtile, douce : elle est un peu tout ce qui manque à Tim, le film, pour que celui-ci soit une vraie réussite, preuve qu’une toute autre carrière aurait pu, aurait dû être possible pour elle.
Ce très beau duo de cinéma aurait même pu être suffisant si l’ensemble ne souffrait pas d’un défaut majeur et irrémédiable : sa musique. Autant celle-ci peut parfois être un réel argument pour la réussite d’un film, autant elle est ici un véritable boulet dont l’œuvre ne se relèvera d’ailleurs jamais vraiment. Ringarde, dégoulinante et rapidement énervante, évoquant une sorte de Michel Legrand de l’indigent, elle vient qui plus est souligner systématiquement les moments importants du film, lui ôtant toute possibilité d’émouvoir dans les scènes-clés, et même de manière générale. On oscille par conséquent entre deux sentiments : celui d’avoir vu une œuvre sincère, où la caricature est joliment évitée, mais également celui d’une tentative bien trop naïve (à l’image de la fin) et limitée pour la rendre convaincante. Dommage avant tout pour ses deux acteurs principaux, qui méritaient vraiment mieux que ce petit film pas antipathique donc, mais tout à fait anecdotique.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.