Le 20 mars 2017
Avec sa première saison de 18 épisodes, This is Us révèle doucement, mais sûrement, tous ses travers, jusqu’à de douloureux derniers épisodes. Une descente aux enfers.
- Acteurs : Mandy Moore, Milo Ventimiglia, Sterling K. Brown, Chrissy Metz, Justin Hartley
- Genre : Série télé
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 20 septembre 2016
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Résumé : Selon Wikipédia, en moyenne 18 millions d’êtres humains partagent le même jour d’anniversaire à travers le monde. Mais il existe une famille, dispatchée entre New York et Los Angeles, dont quatre des membres sont nés le même jour ! Voici leur histoire drôle et émouvante...
Notre avis : Il est rare d’assister à une telle chute de qualité au cours d’une seule et même saison. Par son postulat Wikipédia et une question qui en découle assez débiles, et surtout ouverts à la sur-dramatisation médiocre, les attentes concernant This is Us ne s’élevaient pas bien haut. C’était sans compter sur la manière d’aborder cette idée et de la traiter. Malin, la série l’a définitivement été par son approche et cette façon de tenir la route sur approximativement une bonne dizaine d’épisodes, avec une sensibilité à déployer un panel rare d’émotions fortes et d’en inonder le spectateur. A chaque épisode, son lot de rires et de larmes, avec une capacité notable à toujours viser juste, venant de showrunners remplis d’amour et de tendresse pour leurs personnages. Pourtant, déjà, assez tôt dans cette saison, les dangers d’étendre sur autant d’épisodes ces bribes de vie touchantes s’immisçaient, de manière bien fantomatique il faut le dire, dans le traitement des différents protagonistes. D’abord sur un même pied d’égalité en terme de sympathie, il finissait par se détacher des préférences d’affection. En cause, l’écriture et un style de réalisation parfois un peu balourd derrière sa supposée délicatesse.
- Copyright : NBC
Ainsi, et ce sera globalement le cas tout au long de la saison (pas compliqué à faire vu le niveau descendant des autres intrigues), l’intérêt se porte plus sur Jack et Rebecca, gros point fort de This us Us, avant d’également se crasher dans la dernière ligne droite (histoire d’être cohérent avec le reste). Parce qu’elle évoque avec beaucoup de justesse le quotidien de deux parents de 3 enfants du même âge, à différentes périodes de leur vie, cet axe touche à des thématiques familiales fortes et très évocatrices, d’autant plus que cette famille semble surmonter comme personne les nombreux problèmes auxquels elle est confrontée. Qu’importe qu’elle puisse objectivement paraître trop belle pour exister, elle procure, notamment grâce au père, Jack, plein d’abnégation et d’amour, un sentiment d’admiration et d’extrême affection.
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Paradoxalement, c’est dans son final que cette relation de couple atteint son apogée, alors que ce dernier épisode vient définitivement enfoncer le clou quant à la malhonnêteté de la série. Malgré cela se distingue de ce doigt d’honneur à l’encontre du spectateur un parallèle pertinent et lucide sur la tenue d’une relation maritale au fil des années, et tout particulièrement de son effritement. Émotionnellement, ce rapprochement entre deux événements se vautre complètement, car il repose en partie sur une manipulation des ressentiments du spectateur (et pas dans le sens positif du terme). Conscients de l’attachement éprouvé envers ces personnages, les showrunners se jouent de nos sentiments en affirmant une chose par la construction de l’avant dernier épisode (et sciemment, à ce stade-là impossible que ce soit involontaire), puis une autre totalement contraire dans le suivant. Un arrière goût puissant et amer reste en bouche, comme l’impression d’avoir été pris pour une victime de nos émotions, si bien, que, du final ne demeure que cette rancœur envers la malhonnêteté d’un show qui nous promettait depuis plusieurs épisodes d’éclaircir un chapitre sombre de l’existence de tous ses protagonistes.
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A force de tirer à ce point sur la corde sensible, This is Us revêt presque un caractère antipathique. Comme incapable de gérer des situations attendues au potentiel dramatique important (l’épisode 16 Memphis et le 17 What Now ?), la série s’engouffre dans une réalisation type « je veux un prix à Sundance » grotesque tant elle se montre stéréotypée (ce cliché de la ville de Memphis...). Même un épisode supposé chargé d’émotion comme What Now ? débouche sur une finalité lourde et maladroite, avec ce ralenti ridicule de Randall et son sourire Freedent. L’échec ne vient pas tant des idées de la série, dans l’ensemble bonnes, mais plutôt dans leur exécution, désamorcées par une mise en scène caricaturale. Est-ce parce que la saison 1 compte 18 épisodes, ou est-ce parce que la série a vraiment baissé en qualité au cours de celle-ci, on l’ignore, toujours est-il que l’on distingue ses ficelles énormes de manière inversement proportionnelle à l’impact laissée par le show sur le spectateur.
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Autre corde tirée, celle de la durée excessivement longue de cette première saison, pour au final ne pas raconter grand-chose. Exception faite de l’intrigue sur Jack et Rebecca, les différents quotidiens stagnent autant que la masse corporelle de Kate, dont une grande partie de son intrigue repose sur sa volonté de perdre du poids. Problème ? Plus que de ne pas en perdre (on imagine la difficulté de rompre avec cette addiction), ce protagoniste souffre d’une écriture paresseuse refusant de la faire évoluer sur ce plan-là, en accumulant les différentes solutions possibles sur plusieurs épisodes, mais sans jamais les concrétiser, pour les abandonner avant d’y apercevoir un possible résultat. Tout de même moins prononcé, ce problème se retrouve chez Kevin et Randall, dont les intrigues tournent également un peu en rond passé une grosse moitié d’épisode. Au vu de l’engouement pour This is Us, une seconde et troisième saison ont été commandées par NBC, de quoi exploiter un peu plus le filon, et de laisser encore bien traîner ces péripéties. On en salive d’avance.
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