Mari à tout prix
Le 25 décembre 2017
Rama Burshtein dresse le joli portrait d’une jeune femme israélienne en quête d’amour et d’émancipation. Touchant.
- Réalisateur : Rama Burshtein
- Acteurs : Oz Zehavi, Noa Koler , Iris Sheleg, Amos Tamam
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Israélien
- Distributeur : Mag Distribution
- Durée : 1h50mn
- Titre original : Laavor et Hakir
- Date de sortie : 27 décembre 2017
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Résumé : À 32 ans, Michal est enfin heureuse : tout est prêt pour qu’elle s’unisse à l’homme de sa vie. Un mois avant le jour J, quand il lui avoue qu’il ne l’aime pas, Michal est au bord de la crise de nerfs. Bien décidée à abandonner son statut de célibataire qui lui colle à la peau, Michal continue ses préparatifs comme si de rien n’était. Elle le sait, car Dieu l’a prévu : elle se mariera le huitième soir de Hanouka. Elle a la robe, le traiteur, le lieu de la fête… après tout, il lui reste 30 jours pour trouver un mari !
Notre avis : Michal s’apprête à épouser Shimi dans la tradition du culte juif. Seul problème : son futur mari lui avoue tout simplement… qu’il ne l’aime pas. Et voilà la pauvre trentenaire qui voit le ciel lui tomber sur la tête. C’est qu’elle veut un mari. Mais elle veut surtout aimer et être aimée pour ce qu’elle est. Enchaînant speed dating sur speed dating, elle espère bien trouver le grand amour de sa vie. Oui, mais voilà : l’amour n’est pas disponible sur commande.
Elle est adorable, Michal : elle souhaite une bonne vie, bien rangée, avec un homme et des enfants pour fonder un doux foyer. Mais elle est aussi agaçante, Michal. Si elle désire l’amour, elle a aussi une soif intarissable d’émancipation, d’indépendance. Elle est aussi attachante qu’exaspérante.
- Copyright Mag Distribution
Bref, nous voici en présence d’une héroïne qui, pardonnez l’expression, semble avoir le cul entre deux chaises. Certes, elle est d’une radieuse beauté, d’une brûlante froideur, elle est un oxymore à elle toute seule. Si certaines séquences peuvent paraître assommantes par leur longueur, c’est pour mieux permettre de saisir la personnalité et la sensibilité pleines de contradictions de Michal. Ne parvenant pas à concilier son irrésistible besoin d’indépendance avec son irrésistible envie de mariage, elle irrite ses prétendants qui lui reprochent de ne pas savoir ce qu’elle veut. On se trouve là dans un conflit en forme de cercle vicieux, dans une confrontation entre une femme, ses maris potentiels et les membres de sa famille et de son entourage, traduite par de nombreux champs-contrechamps sur les visages des acteurs. Un montage plutôt sec, qui contraste avec la lenteur et la longueur des séquences, l’épure des décors et de la photographie.
Finalement, peut-être Michal est-elle de ces femmes israéliennes libérées, qui cherchent à se conformer aux traditions socio-religieuses et familiales de leur pays sans parvenir à s’y conformer tout à fait (« Que veux-tu ? Que te dis ton cœur ? », lui demandent sa mère et ses amies). Peut-être le film de Rama Burshtein peut-il être perçu comme délicatement subversif. Nous le jugerons, pour notre part, sobre, sensible et touchant.
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