The Walking Dead saison 2, version non censurée - la critique + test DVD

Festins anthropophagiques et suspense d’anthologie dans cette deuxième saison qui écrase en tous points la première...

L’argument : Lorsque l’officier Rick Grimes se réveille d’un coma, il découvre un monde apocalyptique envahi par les zombies. Non loin de lui, un petit groupe de vivants, pourchassés par "les morts", lutte pour rester en vie. Rick et le groupe survivront-ils aux zombies et à eux-mêmes dans ce nouveau monde horrifique ?
Dans cette 2e saison, alors que la ville est infestée de ˝marcheurs˝, les survivants, menés par Rick, tentent de fuir par la route. Mais très vite, ils se retrouvent encerclés de morts-vivants et sont forcés de couper à travers champs. Ils finissent par se réfugier temporairement dans la ferme de l’intriguant Hershel, patriarche d’une famille aux lourds secrets...

Notre avis : La première saison était une arnaque de média, faussement culte, vraiment lente, sans aucune action pour rythmer des épisodes mollassons... Produite par la spécialiste du film à gros bras qui détonne, miss Gale Anne Hurd (Terminator, Terminator II, Aliens...) en personne, l’adaptation de la BD de Robert Kirkman (scénario), Tony Moore et Charlie Adlard (dessins), était d’un ennui d’outre-tombe, pour traduire dans notre langage, mortel. Mais c’était sans compter l’arrivée d’une seconde saison qui remet les pendules à l’heure, après avoir écouté les avis mitigés concernant le contenu de la première fournée ! Si l’on oublie le premier épisode d’une heure qui reprend plus ou moins les mêmes défauts de la série mise en scène par Frank Darabont (désormais producteur exécutif), la suite fait peau neuve, avec un sens accru de la psychologie des personnages, fouillée au plus profond. Les noirceurs de l’âme humaine sont sondées dans un monde d’apocalypse réduit à une petite ferme où se réfugie le groupe de survivants du premier volet, tenue par un docteur mystique, qui dissimule un noir secret. Cadre a priori minimaliste qui contraste avec les hauteurs verticales de la saison 1. Cette zone apparemment épargnée par les morts-vivants devient une scène de conflits humains et philosophiques éprouvants, où la bassesse des uns (Shane Walsh, l’un des héros de la première saison, est ravagé par la jalousie) côtoie l’héroïsme (Rick, dont l’autorité et les décisions sont mises à mal) et la grandeur de pensées d’un Dale, dernier maillon avant l’inhumanité dont il met en garde chacun qui s’égare dans le chaos. Cette introspection dans la bestialité humaine, où la conscience est systématiquement égratignée, traînée dans la fange, ne sert jamais de déversoir de bons sentiments ou de prétexte à un manichéisme primaire de scénariste manchot. La religion et le suicide sont abordés de front, sans le verbiage américain trop souvent proche de la pensée unique. Les conflits internes de Rick, son épouse Lori, son meilleur pote Shane qui l’a trahi, et de tous les autres du groupe qui a grossi, en ces temps d’invasion mondiale de zombies, ne nourrissent jamais des rebondissements de soap opera dans un monde de brute, mais servent de moteur nerveux à une histoire rocambolesque toujours conduite par l’humain.

Et les rôdeurs dans tout ça ? De plus en plus présents au fil des épisodes, ils hantent les bois de leur présence, surgissent de l’obscurité pour des moments d’effroi pur et se soulèvent en armée lors d’un épisode final ahurissant qui a battu des records d’audience aux USA, promettant le meilleur pour la saison 3. Ils offrent des moments d’anthropophagie tout simplement d’anthologie, dignes des meilleurs Romero, Zombie et Le jour des morts vivants. Grâce au travail monstrueux du maquilleur Gregory Nicotero, le retour du latex qui tache, de la viande rouge en charnier putride, devient récurrent alors que les créatures bénéficient des maquillages les plus soignés, et donc des plus terrifiants, car oui, The Walking Dead, saison 2 peut infliger la douleur, comme la terreur ! S’acharnant sur les enfants comme sur les femmes esseulées, les Morts se sont débarrassés de leurs complexes moralisateurs et de tous les tabous d’une société occidentale qui ose dépeindre, à la télévision, la violence la plus crue. Dans un contexte philosophiquement aussi fort où l’être humain est en quête d’une rédemption parfois inaccessible, on ne criera ni à l’opportunisme dégueulasse, ni à la vile gratuité, mais on encouragera bel et bien tous les curieux à rejoindre cette marche des zombies ; ils y trouveront ici plus de satisfaction que dans n’importe quel autre film de macchabées sur pattes sortis ces dix dernières années.

Le coffret 4 DVD

Du tout bon pour ce coffret qui offre tous les ingrédients pour du spectacle grand-guignol d’envergure !

Les suppléments :
On ne vous mentira pas, on n’a pas regardé tous les suppléments ! Seulement les 27mn de scènes supplémentaires qui, ma foi, ne sont pas sans intérêt, et deux making-of. Il est vrai que voir 13 épisodes de 40mn en quelques jours relevaient déjà de l’exploit, on vous laissera donc découvrir seuls les bonus très prometteurs rassemblés sur la 4e galette.
*11 featurettes vous sont donc proposées :
– Au cœur des tripes 5’33
– Vivre ou laisser mourir 7’31
– La chair de la musique 8’34
– Le plateau en feu 6’11
– L’encre prend vie 9’07
– Dans l’eau croupie 5’05
– Une vraie tuerie 6’40
– Elle va se battre 5’40
– Le son des effets 4’33
– Les acteurs de la saison 2 2’46
– Les costumes des figurants 4’48
* 9 scènes coupées, avec commentaire audio optionnel du producteur délégué Glen Mazzara (27’)
* bandes-annonces

L’image :

De bonne tenue, avec une recherche des couleurs naturelles qui collent bien au ton de cette série décharnée.

Le son :

En anglais 5.1 DD, ou en français 5.1 DD, la copie dépote (rafales de coups de feu, hurlements stridents, moments d’angoisse où la surprise passe par des effets sonores) et distille une ambiance imparable... Le doublage français est par ailleurs de bonne qualité.