The mystic masseur

Les tribulations d’un hindou à Trinidad donnent lieu à une fable caustique sur les velléités de réussite par le pouvoir, comme par le savoir.

Adapté du roman éponyme de VS Naipaul, The Mystic Masseur raconte, dans le Trinidad des années 40, le parcours de Ganesh Ramsumair, jeune instituteur qui aspire à la reconnaissance, d’abord en tant qu’écrivain, puis, au gré des circonstances, en tant que "masseur", chef spirituel, et même parlementaire...

Ganesh est un curieux personnage, qui ne prend jamais vraiment corps, bien que le spectateur le suive jusque dans les détails de sa vie domestique. Prétentieux ou naïf ? Charlatan ou génie ? La caméra penche en général plutôt du côté de la caricature, dont il résulte un masseur mystique somme toute assez pitoyable. La morale de cette fable serait donc que les aspirations de son personnage sont vaines et grotesques. Pourquoi le suivre alors ? Et si longuement de surcroît ? Aussi certains s’ennuiront fermement, tandis que les autres céderont au charme désuet de cette reconstitution approximative de la Trinidad de l’époque.

Cependant, le revers de ce genre un peu hybride, à la frontière entre la parodie et la saga apologétique, réside dans la distance - comme celle ressentie à l’égard de Ganesh - qui gagne tous les personnages, à l’exception peut-être des rôles féminins. Notons ainsi le très beau portrait de la vieille tante, brossé avec une vraie tendresse et une notion très juste de l’amour filial. On aurait aimé que cette sensibilité affleure ailleurs.