The mountain : une odyssée américaine - la critique du film

Copyright Stray Dogs 2018

Notre avis : Librement inspiré de la vie du "neurologue" Walter Freeman, The Mountain va chercher dans les profondeurs de l’histoire et de la nature humaine. Avant de mourir, un père dit à son fils qu’il ressemble à sa mère, qui a fini dans un asile. Wally (Jeff Goldblum), le médecin qui s’est occupé d’elle propose à Andy (Tye Sheridan) de faire des photos de ses patientes et de lui-même, au gré des méthodes inhumaines de lobotomie des années 50.
De mal-être en interrogations, les silences répondent très souvent aux questions dans une ambiance pesante et saisissante. Andy passe sa vie à suivre, traîner et assister d’asile en bar, de motel en asile. Observant les femmes comme des énigmes maternelles, il s’identifie aux patients et rejoint la longue liste des lobotomisés. Le réalisateur, Rick Alverson, a voulu créer un « parallèle entre le procédé chirurgical et la volonté d’annihiler la culture et l’esprit chez les spectateurs » d’aujourd’hui. Les hommes sont des bêtes en chasse ou sur la défensive, les patientes à l’image d’animaux de laboratoire, traitées avec insignifiance, comme de la simple chair écervelée.
Le film réussit à présenter le glauque avec esthétisme. La science évolue, stoppant les méthodes indignes et dégradantes, mais Wally poursuit ses obsessions. Denis Lavant est un père inquiet et inquiétant, sollicitant de l’aide pour soigner sa fille, un exorciste névrosé, sauveur en péril, entre deux mondes, mêlant anglais et français. L’acteur réalise une belle performance physique, pour incarner la folie et le hors normes. De lumières fades en images sombres, pères, mères et enfants se succèdent dans le film sans se croiser, en se transmettant des bribes d’histoires par des intermédiaires, jusqu’à la fin où l’espoir se confond avec l’attente d’un miracle.

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