The Vinyl Reject
Le 15 octobre 2013
Rob Zombie ressurgit dans les salons accompagné des sorcières de Salem pour une œuvre intimiste à l’ambiance léchée qui impressionne par bien des aspects.
- Réalisateur : Rob Zombie
- Acteurs : Sheri Moon Zombie, Ken Foree, Bruce Davison, Jeffrey Daniel Phillips
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain, Britannique, Canadien
- Editeur vidéo : Seven sept
- Durée : 1h36mn
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– Date de sortie en DVD/Blu-ray : 9 octobre 2013
Rob Zombie ressurgit dans les salons accompagné des sorcières de Salem pour une œuvre intimiste à l’ambiance léchée qui impressionne par bien des aspects.
L’argument : Alors qu’elle passe un vinyle à l’antenne de la radio pour laquelle elle travaille, Heidi réveille un groupe de sorcières tuées au XVIIème siècle à Salem et ayant juré de revenir se venger...
Notre avis : Affublé de sa casquette de musicien, Rob Zombie est parvenu à s’imposer dans l’industrie cinématographique de l’épouvante à la surprise générale, non sans panache. Sa filmographie le prouve puisque l’on n’y décèle quasiment aucune fausse note (même si certains vous diront que Halloween II et son film d’animation The Haunted World of Superbeasto tiré de la bande dessinée du même nom restent un cran en-dessous). C’est surtout The House of 1000 Corpses et The Devil’s Rejects qui furent une très appréciable bouffée d’oxygène pour tout bon aficionados d’horreur pelliculée. Nous n’omettrons pas de citer également sa très efficace relecture d’Halloween. Ce remake qui puisait à la source du mythique slasher signé John Carpenter lui permit de laisser éclater de puissants débordements de violence tout en sondant le mal dans ce qu’il a de plus profond (plutôt bien vu de sa part d’aller jeter un œil du côté de la jeunesse de Michael Myers pour mieux nous faire comprendre ses agissements). Il ranimait ainsi sous nos yeux écarquillés les pulsions malsaines et meurtrières de l’iconique psychopathe masqué.
Donc autant dire que The Lords of Salem était attendu avec pas mal d’enthousiasme parmi les amoureux du genre. Doté d’une jolie côte de popularité au vu des échos recueillis lors de divers passages en festivals (Sitges, Toronto...), son dernier film impressionne avant tout par son audace. En effet, Zombie s’éloigne de tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent et nous envoûte progressivement par le biais d’un drame surnaturel intimiste marqué par le sceau du malin. En empruntant aussi bien au Polanski de Rosemary’s baby et du Locataire qu’au magistral Shining de Kubrick, c’est pour ainsi dire la branche d’une école du genre beaucoup plus mature et iconoclaste qu’il a su ingurgiter pour mieux embellir son propre cinéma. Ici, la malédiction qui plane autour d’un vieux vinyle va s’immiscer de plus en plus profondément dans le quotidien, l’esprit et le corps d’Heidi (Sheri Moon Zombie), DJ à la station de radio de Salem. D’étranges événements ayant eu lieu au XVIIème siècle, à savoir la mort de plusieurs femmes brûlées vives pour actes de sorcellerie, se retrouvent intimement liés au destin de Heidi. Le passage d’un morceau de ce disque maudit sur les ondes aura un effet diablement magnétisant sur une partie de la gente féminine de Salem.
Tissant une atmosphère anxiogène à souhait, Rob Zombie ne va cesser de nous bousculer par le biais de terribles visions du mal à l’état pur (bestiaire étrange, sentiment d’une présence maléfique oppressante). La frontière entre le rêve et la réalité n’aura jamais parue si mince pour la fragile DJ (déjà déstabilisée dans son quotidien par d’anciens problèmes de drogue). Les sorcières vont la faire sombrer sous leur influence néfaste pour mieux la manipuler, tout ça afin qu’elle accomplisse un acte prophétique. Complètement happé par cette ambiance hypnotique aux flammes qui ondulent et aux étranges paliers voisins renfermant les perceptions les plus malfaisantes, on marche ici à 100% (les lumières bien travaillées ne sont certainement pas étrangères à cette réussite). Si l’écriture et la narration paraîtront légèrement chaotiques aux yeux de certains, le final au lyrisme noir profond nous laisse entrevoir une issue parsemée de quelques zones d’ombre (même si l’on n’a pas forcément l’impression de tout comprendre, l’atmosphère hypnotique, elle, continue de nous ensorceler). Autant vous dire qu’il est particulièrement dommageable de découvrir The Lords of Salem directement en vidéo tant celui-ci regorge de qualités. Rob Zombie nous prouve avec la manière qu’il sait se renouveler en accouchant d’une œuvre déviante inattendue. Celle-ci rompt totalement avec la violence primaire pour se référer à une terreur plus psychologique avec la sorcellerie en toile de fond. Alors DTV d’épouvante de l’année ? Réponse affirmative, sans le moindre doute.
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